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SECONDE PARTIE
nettement tranchées, dont celle du haut, avec sa division, avec les deux am-
bons, avec les fermetures et les sièges, rappelle le concept organique des di
vers endroits anciennement destinés aux chantres, à la lecture de l’Evangile
et de l’Epître, aux dames et aux sénateurs. Et les différentes places que de
vaient occuper les femmes et les hommes (séparation des sexes encore prati
quée dans certaines régions), semblent d’ailleurs ici marquées par des demi-
figures en marbre sculptées aux extrémités et sur les angles des deux gracieux
balustres, à savoir à droite par l’Annonciation et par S te Claire, à gauche
par l’archange Gabriel et par S. François d’Assise.
A l’extérieur la décoration architectonique, est formée, je dirais mieux
dessinée (v. PI. 5, 6, 7, 26, 27 et 28), par deux ordres de pilastres avec pié
destaux, légèrement en saillie et séparés par une corniche. Sur les chapiteaux
de l’ordre supérieur retombent les arcs et au dessus court et sert de couron
nement un riche entablement corinthien.
La hauteur de la façade y compris la corniche est égale à la largeur
et sur cette muraille carrée va d’une extrémité à l’autre un grand fronton
ou faîte à arc rehaussé qui correspond à la structure du toit.
D’autres frontons s’infléchissent sur le côté opposé et sur le chœur où
ils s’appuient au corps rectangulaire, en forme d’attique, qui sert de support
au tambour de la coupole.
L’édifice, vu spécialement de ce côté, présente un aspect dans l’ensemble
très gracieux et éminemment pittoresque (v. PI. 35) ; mais passant ensuite à
l’examen des éléments architectoniques qui le composent, l’observateur ne
peut s’empêcher de relever de nombreux et graves défauts de proportions et
de symétrie, dont quelques-uns proviennent d’un certain manque d’équilibre
ou correspondance entre l’organisme matériel de construction et la partie
décorative. De cette négligence, de ce manque de lien ressort clairemeut l’ins
tinct caractéristique du maître lombard auquel est due cette œuvre; maître
plutôt ornemaniste et sculpteur qu’ architecte dans le vrai sens du mot.
Démesurément lourd est le fronton de la façade, et il n’est guère rendu
plus léger par les quatre ouvertures circulaires ou œils (ceux des côtés sont
aveuglés), ni par les grands disques ornés de fins marbres polychromes qui
avec d’autres embellissements de marbre très coûteux ont été répandus sur
d’autres parties de cette façade et de l’édifice.
Dénuée d’élégance est également la forme ou le cintre de l’arc central
sous l’entablement; forme arbitraire provenant, il est vrai, de la nécessité de
faire plus ample le compartiment médiane pour donner place à une porte suf
fisamment large sans négliger les correspondances verticales des pilastres ;
mais qui toutefois a son origine dans le plan architectonique général composé
de deux ordres, dont le dernier fermé par de petites arches. Plan qu’ un