Full text: La renaissance (Seconde partie)

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SECONDE PARTIE 
employés aux constructions et embellissements de la Rocca di Mondolfo. Et 
peut-être les Lombardo comptaient-ils encore d’autres parents parmi les maîtres 
natifs de la petite terre de Carona dont nous retrouvons si souvent la trace 
dans les papiers de l’époque. 
Les nombreux artistes lombards accourus ou appelés à Urbino, à Lorette, 
en d’autres lieux de ce territoire et à Ravenne pour l’exécution d’innombra 
bles et importants travaux de construction, ne durent pas retirer un médiocre 
avantage du contact avec d’autres éléments et en particulier des exemples et 
de la dépendance d’excellents architectes toscans, non moins parfois que du 
sentiment artistique élevé de quelques mécènes généreux. Et quoique la tendance 
instinctive des sculpteurs ornemanistes (et tels étaient en grande partie les 
comasques) à subordonner l’architecture à la simple décoration ne pût faire 
autrement que de se manifester dans les constructions confiées plus tard aux 
plus habiles d’entre eux, toutefois il ressort jusqu’ à 1’ évidence de ces mêmes 
édifices, qu’ils modéraient ou renfermaient leur imagination dans des bornes 
moins capricieuses que les autres maîtres, leurs compatriotes, qui travaillèrent 
en Lombardie, en Emilie et autres pays, où l’intensité de l’influence de l’Art 
Toscan fut beaucoup moindre ou ne parvint que par des voies indirectes. 
A la grande vitalité.de la famille des Lombardo ou pour mieux dire au 
grand nombre de Luganais qui se groupèrent à Venise autour de Pietro Lom 
bardo et dont, je l’ai dit, se servirent tant, même Antonio Rizzo et Mauro 
Codussi, nous devons en outre une certaine constance de caractères dont 
témoignent une foule de monuments de cette ville. Je veux dire cette empreinte 
spéciale décorative si favorisée par le goût des Vénitiens, et qu’ on a désignée 
sous le nom moderne de Lombardesque. 
Titre dont plusieurs critiques d’Art, sans se donner la peine de faire des 
recherches, ont abusé outre mesure et qui ne peut être pris à la lettre comme 
un brevet d’inventeur; mais plutôt pour servir uniquement à certaines classi 
fications sommaires ou d’ordre général. 
Je vais reprendre le fil, peut-être trop tendu, de mon discours pour appeler 
l’attention sur les décorations de notre Eglise des Miracles qui peuvent, je le 
déclare sans crainte d’être contredit, être rangées parmi les productions les 
plus considérables de la Renaissance italienne; c’est-à-dire sur les sculptures 
qui ornent les socles des piédestaux de 1’ arc de triomphe (v. PI. 19, 20 et 25 
fig- 3 et 4).; 
Beaucoup ont étudié ces travaux; mais tenant seulement compte de la 
forme ils ne se sont point souciés de rechercher s’ils laissaient transpirer plus 
ou moins un concept symbolique ou allégorique. Chose du reste absolument
	        
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