Full text: La renaissance (Seconde partie)

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SECONDE PARTIE 
» core une Venise en perspective et Saint-Marc; mais les figures qui y sont 
» furent exécutées par d’autres maîtres: et « c’est une des meilleures choses qui 
» existent de son pinceau ». On pourrait donc en conclure qu’ en vue de ce 
travail Alberti fit des études surplace; mais son arrivée à Venise me paraît 
trop antérieure à 1457, et voici ce qu’écrivait à propos de la perspective un 
érudit vénitien (*) : 
« J’ai un vague soupçon, que c’était le tableau qu’un antiquaire de Vc- 
» nise, certain Giarizzo (palais Mastelli à la Madonna dell’Orto) vendit il y a 
» une dizaine d’années à un accapareur de Berlin. Il représentait la Place, 
» me dit-il, et portait une date de la première moitié du XV e siècle. — Il est 
» étonnant que Mancini, dans la Vie si étendue d’Alberti, ne fasse pas men- 
» tion de ce tableau; je n’en ai rien tiré, sinon que Partiste multiforme vint 
» ici au service d’un évêque délégué au concile de Ferrare en 1438 ». 
En 1451 Giorgio Orsini dit da Sabenico était de nouveau (mais en passant, 
à Venise, et je ne sais s’il y revint. En tout cas 1’ on ne saurait assigner à 
cet architecte de transition le projet d’un édifice semblable. On peut dire la 
même chose aussi du vénitien Antonio Gambello, sinon comme exécuteur, du 
moins comme architecte. 
Vasari, du reste, range parmi les nombreux disciples de Filippo Brunel- 
leschi, Antonio de Cristoforo et Niccolò Baroncelli florentins, un Domenico 
du lac de Lugano (le même, d’après quelques-uns, qui travailla à Rome 
en 1460 et de 1464 à 1475) « et Geremia de Crémone qui travaillait très 
» bien le bronze, en même temps qu’un Schiavone qui fit beaucoup^de choses à 
» Venise ». 
Les annotateurs des Vies de Vasari croient et à juste titre que ce dal 
mate ou esclavon n’était autre que Luciano di Martino de Laurana, artiste 
distingué que Federico, comte d’Urbin, ayant décidé de faire dans sa rési 
dence une habitation belle et digne de sa condition non moins que de la gloire de ses 
ancêtres, par une lettre-patente de Pavie en date du 10 Juin 1468, choisit comme 
ingénieur et chef de tous les maîtres qui travailleront à la dite œuvre... de tout grade 
et de tout métier ( 2 ). 
Il n’y a pas, ce semble, à Venise de monument qui corresponde mieux 
que la porte de l’Arsenal aux caractères primitifs et graves d’un élève de 
Brunelleschi, à l’assertion de Vasari et même au temps et à l’idée d’identi 
fier le maître esclavon cité par lui et travaillant chez nous, avec l’architecte 
de la partie du Palais des ducs d’Urbin, qui accuse certaines tendances de 
conciliation avec 1’ art lombard et où quelques années plus tard laisseront une 
preuve de leur mérite les plus habiles décorateurs lombards de la Renaissance 
qui travaillèrent en Italie et spécialement à Venise. 
(‘ 2 ) Texte IL, p. 141.
	        
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