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SECONDE PARTIE
Et si dans l’oiseau que fixe un serpent, si dans l’autre serpent qui me
nace un nid au-dessus duquel plane un volatile prêt à défendre les petits, et
si dans l’épervier qui tourne le bec vers un petit volatile, on surprend une
allusion aux embûches et aux périls auxquels est exposée la vie, ce concept
semble quelque peu s’ écarter de ce qu’ exprime la partie supérieure, où un
homme chauve et nu enfourchant un vigoureux cheval sans mors et sans
guides et la queue en tourbillon, tend la main gauche vers le soleil personnifié
par une figure radiée. Petit groupe équestre qui rappelle le culte des disci
ples de Zoroastre et qui certainement fait allusion aux projets insensés des
orgueilleux et des idolâtres. Ce serait ici le cas d’appliquer la devise : Stul-
ticia in me regnat qu’on retrouve sur un sujet identique: mais d’une expres
sion moins noble, gravé une soixantaine d’années auparavant sur l’un des
chapiteaux de la galerie extérieure du Palais Ducal (*).
La tête d’homme barbu, avec bouche ouverte, qui lève les yeux au ciel,
et au dessous l’épervier (animal consacré chez les Grecs à Apollon) et le
lézard si friand de chaleur, rappelant le soleil, pourrait encore être une allu
sion au Sabéisme et de cette manière établir un certain lien symbolique avec
la partie extrême.
Mais au contraire je doute fort que la licorne qui se trouve en bas puisse
ainsi, à elle seule, avoir d’autre valeur qu’un rôle purement décoratif, et cela
quoique, je le sais, l’art chrétien se soit quelquefois servi de cette bête fabu
leuse pour symboliser le Christ qui trouve asile dans le sein de la Vierge.
Dans le côté de droite au pied du palmier appelé jico d’Adamo ou bana
nier sont sculptées les figurines ingénument nues d’Adam et d’Eve avant la
chute (v. fig. 128) ; sur cet arbre sont perchés deux oiseaux, et plus haut que
les feuillages, qui s’ échappent d’un vase à anse allongée, se dresse une gra
cieuse dryade avec chevelure abondante étendue sur la tête, et enfin à l’ex
trémité supérieure s’agite une centauresse avec cheveux flottants qui tient une
bande soulevée en arc par le vent (v. fig. 12y).
Les centaures, que les païens accouplaient quelquefois avec des bacchantes,
ont été employés par les iconographes comme symbole de fausseté ou dupli
cité ; et quoique non seulement Plutarque et Pline, mais encore S. Jérôme af
firment en avoir vu et que par conséquent la présence de cette figure puisse
s’expliquer ici, toutefois je ne découvre pas entre elle, la dryade et nos pre
miers parents, une cohérence de signification satisfaisante.
Je ne crois pas davantage que le sculpteur ait voulu rappeler la duplicité
de la femme par la part qui revient à Eve dans la faute originelle, car le
fruit fatal ne figure pas et les têtes expriment assez clairement un certain con
tentement ;, et par conséquent dans les autres figures fabuleuses je ne vois
(') Texte It., p. 214.