LA RENAISSANCE.
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le bas-relief du même maître dans la Chapelle du Saint à Padoue (y. PI. 127
fig. 3 ) ; le sarcophage du philosophe Antonio Corner dans la sacristie de
l’Église de la Salute à Venise, provenant du cloître de S. Stefano ( v. PL 124
fig. 1); les scènes mythologiques dans le stylobate et dans les médaillons et
les sirènes dans le sommet du mausolée du Doge Vendramin, autrefois aux
Servîtes et maintenant à Ss. Jean-et-Paul (v. PL 95); les splendides décorations
de 1’ urne et peut-être encore le superbe aigle du monument Zanetti dans le
Dôme de Trévise (v. PL 79-80 fig. 2), et enfin les socles déjà cités de 1’ arc de
triomphe de S. Marie-des-Miracles.
De cette manière, de comparaison en comparaison, d’induction en induction
on arrive à établir que même dans ces dernières œuvres la meilleure partie
revient au plus habile des fils de Pietro Lombardo, c’ est-à-dire à Antonio,
comme je 1’ ai déjà fait remarquer.
Parmi les autres travaux de figure exécutés pour l’intérieur de cette Eglise
on ne doit pas oublier les quatre ronds avec les Évangélistes dans les panaches
de la chapelle, où j’ entrevois encore le ciseau de Pietro ( v. Pl. 34 fig. 1 et 2).
Il faut remarquer d’ailleurs la contribution fournie par les sculpteurs à la
décoration extérieure de l’édifice ( v. Pl. 5, 6, 7, 27, 28 et 55), et tant grands
que petits on compte environ cinquante-quatre fragments, dont plusieurs d’une
valeur considérable.
Outre la majestueuse figure ( un peu plus grande que nature ) du Ré
dempteur qui se dresse sur le sommet du faîte plus élevé, statue espressive,
élégamment proportionnée et drapée, outre les deux anges sur les tours à
volutes à 1’ extrémité du même arc, un peu conventionnelles dans la forme mais
composées avec beaucoup de sentiment et peut-être sculptées par Tullio, il
faudrait encore étudier les si nombreuses demi-figures de prophètes et de saints
supportées par des chérubins et avec attitude et costume variés, qui animent
les interstices entre les petites arcades de 1’ ordre supérieur et donnent un ca
ractère éminemment religieux au monument.
Malheureusement la plupart de ces travaux ne peuvent guère être étudiés
à défaut d’un point de vue relativement à la hauteur où ils se trouvent.
Dans les longs cartouches ou bandes que tiennent les Saints entre les
mains ( 1 ), les inscriptions ou noms font défaut qui, très vraisemblablement, y
étaient marqués à V origine avec dorures.
En général les têtes ont une expression noble ; le choix des types est
assez bon et les figures sont souvent traitées d’une façon large et idéale, sans
compter ce soin minutieux qui rend si agréables les produits de cette période
artistique ( v. Pl. 27 fig. 3 et fig. 104 roy).
Dans les demi-panaches angulaires de la façade, on aperçoit deux figu-
(‘ ) Texte It., p. 217.