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SECONDE PARTIE
un chérubin avec feuillages et un vase avec flammes surmonté d’un phénix.
Frise qui accusait nettement une parenté avec les admirables ornements de la
belle porte latérale de T Eglise de Tricesimo (v. PL 119, 120 etfig. 152), exé
cutés en 1500 par Bernardino di Antonio de Bissone architecte et sculpteur j 1 ),
qui, à mon avis, laissa encore des traces de son ciseau sur plusieurs chapi
teaux, pilastres et jambages des quais et des fenêtres, dans les façades du Palais
Ducal reconstruites par Rizzo.
Cet artiste, peut-être parent de 1’ un des nombreux tailleurs de pierres
ses compatriotes (les Garvo, les Ravolti et Manfredo di Paolo) qui travail
lèrent à Venise ( 2 ), obtenait en 1508 d’être inscrit parmi les citoyens d’Udine
où il eut pour compagnon le frère Giovanni Marco ( 3 ), et est probablement
le même m. ro Bernardino q. anioni lapicida de confinio sancte eufamie de Judaica
qui, avec Fedele fils du tailleur de pierres Simone de Carona, servit de témoin,
le 5 Août 1501, pour une quittance d’Adriana épouse d’Antonio Lombardo ( 4 ).
Parmi les locataires des maisons possédées à S. Benedetto par le mo
nastère de la Chartreuse, il y avait, dans les années 1483 et 1484, un Maître
Gregüol de Vicence maçon marié de dona Bona, et certain Gorgi basati ( 5 ). Nous
n’ avons toutefois aucune indication sur la profession de ce dernier et comme
j’ai la preuve qu’à Venise demeuraient les peintres Stefano, Francesco et
Andrea Busati, je ne puis supposer que le Giorgio ici nommé fût au contraire
de la famille des tailleurs de pierres Campionesi à laquelle appartenaient le
Mag. Donato f. q. Pétri de Busatis de Campion taiapietra qui en 1485 se trouvait
à Venise et en 1504 à Ferrare ( 6 ), et le Giovanni Busato qui le 28 Août 1487
avec l’autre maître luganais Stefano di Quadrio était présent au testament
d’Andrea de Casona ( 7 ). Quoiqu’ il en soit, il est très vraisemblable que Pietro
Lombardo se servit même de ces tailleurs de pierres dans ses grandes en
treprises.
Parmi les rares fragments de sculpture de la Renaissance sauvés des dé
molitions de la Chartreuse et que Venise conserve, je citerai le bas-relief de la
Descente de croix sculpté par Tullio Lombardo {v. fig. 13), une demi-figure
du Père Eternel qui servait de clef de voûte à l’un des arceaux de l’Eglise
(v. fig. 133) et enfin un petit autel de pierre istrienne {v. fig. 134).
La composition de cette pala, représentant la naissance de Jésus, se distingue
par le sentiment, par le gracieux arrangement des draperies, par les lignes
pittoresques de la scène et surtout par le fini de l’exécution ; toutefois on ne
.peut s’empêcher d’y relever un certain manque d’équilibre relatif dans les
proportions de 1’ Enfant et la défectueuse jointure de la jambe droite de saint
Joseph.
Si toutefois, tant dans ce bas-relief que dans la demi-figures du tympan,
(i 2 3 4 5 6 7 ) Texte It; p . 227.