Full text: La renaissance (Seconde partie)

LA RENAISSANCE. 
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» tecture en même temps qu’ au point de vue de la sculpture. Une niche sup- 
» portée par deux colonnes (et non plus par deux pilastres; prenons acte de 
» cette substitution ) et flanquée de deux ailes en retrait sert de cadre à de 
» nombreux bas-reliefs et statues. Sur le socle, des Génies ( vêtus) tenant l’épi- 
» taphe, puis d’autres Génies (nus) chevauchant sur des chevaux marins, etc. 
» Plus haut, le sarcophage, contenant, dans des niches, cinq statues de Vertus, 
» dont le style châtié, mais timide, et 1’ expression sentimentale et déclama- 
» toire trahissent la main de Tullio Lombardo. Le sarcophage sur lequel re- 
» pose le doge — les mains croisées sur la poitrine — a pour support des 
» aigles, d’un dessin assez disgracieux ; il est entouré de trois Anges tenant 
» des torches, trois des plus belles figures de l’art vénitien, de tout point dignes 
» de se mesurer avec les créations des Bellini et de Cima de Conegliano. Les 
» deux statues de Jeunes Guerriers, debout sous les niches pratiquées dans les 
» parties en retour, brillent par la fièreté en même temps que par une grâce 
» juvénile. Je passe sur les autres figures ( Annonciation, Sirènes supportant le 
» médaillon qui couronne le monument etc. ) de cet ensemble si vivant, si 
» harmonieux, et d’une inspiration si foncièrement chrétienne, qui suffirait pour 
» assurer l’immortalité au nom de Leopardi (') ». 
Donc, suivant Müntz, les cinq statues sur le devant du sarcophage ou 
caisson ( et par conséquent encore les deux autres des extrémités ) trahiraient 
la main de Tullio Lombardo ; et en effet si on les compare aux autres travaux 
authentiques de ce maître ( v. PI. 117, 127 fig. 1 et 5 et fig. 239 et 140), il 
n’ y pas d’hésitation possible. Mais alors, demanderai-je, pourquoi ne pas tenir 
compte d’autres ressemblances frappantes, et ne pas attribuer aussi au même 
ciseau les figures des trois céroféraires sur le plan du cercueil et les deux 
génies qui tiennent l’épigraphe du socle ? 
Pourquoi ne pas attribuer à Tullio ou à Antonio Lombardo les deux 
guerriers qui aujourd’ hui se trouvent dans les grandes niches sur les côtés 
et de même aussi l’archange Gabriel et peut-être encore l’Annonciation? 
Puis, pour quel motif ne pas tenir compte de la statue d’Adam qui occu 
pait autrefois une des niches et sur la plinthe de laquelle est gravé le nom 
de Tullio Lombardo, l’unique artiste qui a apposé sa signature sur le mo 
nument ? 
Et n’y a-t-il pas d’autres analogies entre les bas-reliefs des piédestaux ou 
décors, les sirènes du haut, les aigles du cercueil et autres ornements avec 
différentes décorations de l’Église des Miracles, avec les cheminées du Palais 
Ducal et avec les sculptures d’Antonio Lombardo dans le Recueil Spitzer (v. 
pl. 80 bis)? 
Par conséquent, pour donner raison à Temanza, et à tous ceux qui le 
(') Texte It., p. 232.
	        
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