Full text: La renaissance (Seconde partie)

LA RENAISSANCE. 
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Ainsi dans la statuaire apparaît manifestement l’intention de perfectionner 
la forme par l’étude presque exclusive des archétypes grecs, chose d’ailleurs 
naturelle, puisque les fragments et les modèles en étaient nombreux à Venise 
et sur tout le territoire de la République. 
Du reste, dans ce monument la tendance à l’antique dépasse le but, et le 
sculpteur, laissant trop en seconde ligne le vrai, s’arrête à un type conven 
tionnel, le caresse, se répète et déjà commence à se montrer insipide et mo 
notone. 
Parents de Pietro Lombardo ou plutôt descendants de la même souche 
étaient les frères, Andrea peintre et Cristoforo Solaro, dit le Gobbo, éminent 
sculpteur et architecte, qui travaillèrent tous deux à Venise. Le dernier se ren 
dait dans cette ville vers 1489 et y dessinait et sculptait l’autel et les ornements 
de la Chapelle de S. Georges dans l’Église de la Charité. Voici en quels 
termes, après Michiel, Sansovino parle de ces travaux : « la pala de S. Georges 
» en marbre, rattachée à un très bel autel avec riches et nobles colonnes, fut 
» l’œuvre de Cristoforo Gobbo, architecte Milanais, par ordre de Giorgio 
» Dragano (*) ». 
De cette Chapelle déjà commencée en 1489 (*) et en grande partie con 
struite en 1499, quand mourut Dragan ordonnant de l’achever ( 3 ), nous n’avons 
plus rien aujourd’hui et il n’y a rien non plus à Venise qui rappelle ce grand 
maître. Toutefois, par la comparaison de quelques autres sculptures, je crois 
deviner sa manière dans une belle tête de Christ, qui se trouve aujourd’ hui 
sur l’un des baroques autels de l’Église de S. Pantaleone (y. fig. 163). 
Lomazzo, dans ses Grotteschi édités à Milan, rappelant cet artiste par les 
vers : 
Cristofor Gobio 
Vedi sculptore egregio a’ tempi nostri 
Del quai Vinegia tien l’antica madre (*) 
pourrait faire supposer qu’il exécuta ici encore une statue d’Eve, qui, suivant 
une opinion émise par quelques-uns, serait celle qui ornait la niche à droite du 
monument Vendramin. 
Je connais la statue congénère (v. fig. 164) que, en même temps que l’Adam, 
Cristoforo Solaro sculpta dans les premières années du XVI e siècle pour le 
Dôme de Milan; mais par rapport au susdit mausolée nous n’avons aucun 
moyen de comparaison, car l’Ève que Ton voit aujourd’hui au palais Vendra 
min, n’est qu’une reproduction gauche exécutée par un baroque décorateur, lequel 
du travail de la Renaissance n’a guère rappelé que la pose empruntée de quel 
que Vénus antique sur le type de celle du Capitole. 
(12 3 4) Texte it. ( p , 233 et 234.
	        
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