272
SECONDE PARTIE
Quant à l’hypothèse de Caffi et autres, qu’il pourrait être le Sebastiano
da Como qui travaillait à Rome en 1524, elle ne tient pas debout, car l’homo
nyme qui travailla à Venise et à Padoue était, comme je l’ai dit, déjà mort en
Décembre 1518.
Peut-être avait-il comme parent Zaccaria, architecte et tailleur de pierres
luganais, demeurant, lui aussi, à Venise à S. Benoît; mais je ne crois pas son
parent, au contraire, le sculpteur Tomaso de Lugano dit aussi Lombardo, déjà
cité, qui fut l’élève de Sansovino et ensuite maître de cet Antonio des Gagini,
qui, en 1579, sculptait pour Victoria les têtes, des deux statues sur les pointes
des grands balcons dans les façades du Palais Ducal donnant sur le Môle et
la Piazzetta ( 1 ).
Enfin, quant à Bernardino de Lugano qui, en 1523, prit part aux travaux
de S. Michel, in Bosco à Bologne, il pourrait se faire que ce fût le Bernardino
%ovene ou garçon de maître Sebastiano, dont il est fait mention en 1506 sur les
comptes de notre Eglise de S. Antoine Abbé.
ALESSANDRO LEOPARDI.
Ego alesander q. Leonardi de Leopardi aurifex; c’était ainsi que signait cet
illustre maître sur un acte du notaire Corruzio Vescunzio, passé à Venise le
25 Juin 1482 ( 2 ); nous n’avons, à son sujet, aucune donnée antérieure à cette date.
Sur les registres du Conseil des Dix, en date du 27 Février 1484, nous
lisons que, les massari de la monnaie d’argent ayant recommandé hautement
le mérite et l’habileté magistri Alexandri de Leopardi aurificis veneti nostri pro
faciendis stampis cunei nostri in cecha nostra, en disant que personne ne pouvait
lui être comparé dans cet art et maîtrise, il fut admis sans salaire comme
troisième maître après les maîtres ordinaires Luca Sesto et Antonio Grifo
orfèvre (dit dalla moneda) avec promesse de remplacer celui des deux qui
viendrait à mourir ( 3 ).
Cette nomination ayant paru injuste à Silvestro et Pasquale, fils d’An-
tonello, qui depuis plusieurs années nourrissaient la pensée de remplacer leui
père, ils demandèrent à être mis à l’essai avec Leopardi et avec n’importe
quel maître.
On fit droit à leur requête et, le 30 Mars 1484, les deux frères se virent
confirmés dans leur emploi avec un salaire annuel de 20 ducats et le droit
pour l’un d’eux de recueillir, le cas échéant, la succession de leur père.
(i 2 3) Texte It., p. 262 et 263.