Full text: La renaissance (Seconde partie)

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SECONDE PARTIE 
On fit ensuite des modèles de bois; mais ni Léopardi, ni Giovanni Ce- 
leste Toscan, ni Frà Giocondo ne remportèrent le prix et, comme nous le di 
rons bientôt, on choisit au contraire le projet d’Antonio degli Abbondi, dit 
Scarpagnino, proto dell’ Officio al Sale. 
Bronze de l’autel Barbarigo. A propos du monument érigé à la mémoire 
des Doges Marco et Agostino Barbarigo, j’ai fait connaître un document inédit 
d’où il ressort que les trois demi-reliefs en bronze (v. PI. 114) qui, appliqués 
à une riche grille métallique, servaient autrefois de pala à l’autel de la Vierge 
dans l’arcade médiane de ce mausolée (v. Jig. yo) furent exécutés et ajoutés 
en 1515 par les soins du noble patricien Vincenzo Grimani ( 1 ). 
Il serait donc superflu d’entretenir le lecteur des conjectures hétéroclites 
émises relativement à l’auteur de ces travaux (aujourd’hui au Musée Archéo- 
gique) attribués par l’un à Antonio Rizzo et, ce qui est pis encore, par d’au 
tres à la Scuola des Ghiberti ; et c’ est pourquoi je passe outre. 
Remarquons dans le bronze supérieur représentant la Madone couronnée 
par le Christ et par le Père Eternel en Gloire, la bonne distribution des dif 
férentes figures, le sentiment et la grâce des poses. 
Il n’y a rien de nouveau toutefois dans la manière dont le sujet est dé 
veloppé, et en laissant même de côté plusieurs exemples congénères offerts 
par de vieilles peintures (dont l’artiste du XVI e siècle, à cause d’ailleurs de 
la similitude du thème, ne pouvait certainement pas s’écarter) j’ y retrouve 
des réminiscences du bas-relief en marbre sculpté vers la moitié du XV e siècle 
sur la grande porte (v, jig. 203) de l’Église de la Charité ( 2 ) où existait le 
susdit autel. Et, outre les trois personnages principaux, nous avons encore une 
preuve de ces réminiscences dans les deux anges musiciens des côtés, et en 
particulier dans celui qui joue d’une espèce d’instrument dit Nytnphal. 
Les figures de ce bronze, exécutées surtout de manière, ne sont pas cepen 
dant toutes proportionnées avec élégance, et moins de relief dans celles du 
fond aurait peut-être eu pour effet de faire ressortir d’avantage le sujet principal. 
Meilleur sous ce rapport est le demi-relief de l’Assomption et en parti 
culier pour le mouvement animé et gracieux des petits anges qui couronnent 
la Vierge et de ceux qu’ on aperçoit en bas. Malgré ses ailes ouvertes je trouve 
peu équilibrée au contraire la pose de l’amour de gauche qui se tient debout 
sur les nuées i pose surtout cherchée pour la correspondance symétrique des 
lignes. 
A cause d’une certaine ressemblance d’expression de deux ou trois figu 
res, on a voulu supposer que le dernier bronze, à savoir celui des douze Apô 
tres, avait pu inspirer le Titien pour l’Assomption des Frari ; noble création 
C 1 2 ) Texte It., p. 270.
	        
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