29a SECONDE PARTIE 
Le susdit monument pensile des Gambello, dont Grèvembroch offre un 
souvenir dans sa Collection de Dessins, n’existait pas encore en 1522 et la 
phrase novamente fattn qu’on lit dans le susdit testament de 1539 me donne 
rait à supposer que Briamonte le fit préparer après la mort de Vittore, le dé 
corant des dernières œuvres de son frère. 
Dans ces deux bronzes (v. PL 141 fig. 2 et 3) Victor Camelius fait preuve, 
soit dans la vivacité et la hardiesse de mouvement de la composition, soit dans 
la manière résolue du modelé, d’une habileté et d’une intelligence dont il ne 
semblerait pas capable si l’on ne tient lieu que des médailles qu’ il a fondues 
ou frappées. Ce qui, à mon avis, contribua beaucoup à lui donner ces qualités, 
ce fut son séjour à Rome et l’influence des œuvres ou l’exemple des maîtres 
qui y avaient travaillé et y travaillaient encore. 
Je ne prétends pas toutefois en conclure que les susdits bronzes soient 
exempts de tout défaut; il est même facile d’y rencontrer certains profils ir- 
régulièrs, des poses un peu forcées et académiques et des erreurs dans les 
rapports des divers plans et dans les proportions des figures, spécialement 
dans les membres supérieurs. Et même l’exécution, qui trahit un ouvrier ha 
bile à manier l’éclisse, laisse çà et là à désirer et en particulier dans les mains 
traitées un peu trop sans façon. 
Par 1’ ensemble des corps, par le type et caractère des têtes/par certains 
détails anatomiques comme dans les muscles du tronc, des bras, des hanches, 
dans les jarrets, dans les péronés, par certains défauts d’interprétation de la 
structure des genoux, par la ligne interne des tibias et même par le modelé, 
le toucher et le degré de facture, ces bronzes, quoique de plus grandes dimen 
sions, offrent de telles affinités avec certaines plaques ou plaquettes représentant 
les gestes d’Hercule attribués au pseudo-Moderno ( v. PL 140 fig. 2, 3 et 4 et 
Pl. 142 fig. 3, 8 et peut-être encore 20), qu’il faut les considérer comme sortis 
du même atelier. 
Et il me semble que ne s’écarte par trop des bronzes de Gambello, 
quoique plus largement modelé, celui que 1’ on voit aujourd’hui au Musée Ar 
chéologique ( v. Pl. 140 fig. 9 ), dans lequel Vulcain prépare les ailes à l’Amour 
que tient Vénus ailée, au milieu d’autres Divinités. Sujet ou composition sem 
blable au bas-relief simulé que Vittore Carpaccio peignit sur un édifice au fond 
de son tableau représentant les ambassadeurs d’Angleterre qui portent à leur 
Roi la réponse du père de Ste Ursule. Tableau qui fait partie de la pré 
cieuse collection de peintures exécutées par Carpaccio dans les dix der 
nières années du XV e siècle pour la confrérie de Sainte-Ursule, et qui se 
trouvent aujourd’ hui réunies dans une salle spéciale de la Galerie R. de 
Venise. 
Dans les divers papiers de Vittore Gambello que j’ ai découverts aux Ar-