Full text: La renaissance (Seconde partie)

LA RENAISSANCE. 
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chives d’Etat, j’ai retrouvé aussi des esquisses à la plume; je donne le fac-si 
milé de quelques-unes (*) (v.fig. 217). 
L’ Eglise de Sainte-Justine à Padoue. N. Baldoria ( 2 ), après avoir si 
gnalé le trop somptueux projet conçu par Sebastiano de Lugano pour la con 
struction de la nouvelle Église de Sainte-Justine de Padoue, écrivait que le 12 
Novembre 1516, ces religieux confiaient au sculpteur Andrea Briosco, très estimé 
encore comme architecte, un nouveau modèle et la direction des travaux. Ce 
modèle, ( peut-être encore trop riche ) ayant été détruit par un incendie, on en 
demandait un troisième en 1517 au bergamasque Andrea Gigliolo. 
Les constructions restées sur ces entrefaites interrompues ne furent re 
prises que le 31 Janvier 1521 et 25 jours après les religieux appelaient pour 
un nouveau modèle et pour diriger les travaux notre Léopardi lequel approu 
vait tout ce qui avait été fait. 
Mais celui-ci ayant manqué à la promesse de donner ce modèle achevé 
pour le mois d’Août de la même année, les religieux ne jugèrent rien de 
mieux à faire que de citer en justice 1’ architecte, qui du reste dans une pro 
testation ironique et fière leur rappela que ce Temple était la più degna e re- 
golata fabrica facta in Italia \a annj tresento. 
Le différend terminé, Leopardi reprenait les travaux auxquels il présidait 
encore en Juin 1522, c’ est-à-dire peu de temps avant sa mort. 
Je ne sais à quel maître fut confié le soin de continuer les travaux; mais 
en Juillet 1532 ( à 1’ époque de la mort de Briosco ) on choisit pour dix ans 
comme ingénieur Andrea Morone d’Albino, fils de Bartolomeo, auquel on doit 
certainement la partie de l’édifice qui s’ éleve au-dessus des grands piliers, y 
compris les coupoles. La façade est encore aujourd’ hui fruste et privée de toute 
décoration architectonique. 
La structure de cette Église colossale est démesurément grandiose et les 
masses organiques et les éléments principaux qui la composent (v. fig. 218) 
offrent de tels rapports de caractère et de style avec S. Salvatore de Venise 
qu’ il est facile de voir que les architectes de Sainte-Justine ont tiré grand 
profit de l’étude de cet édifice monumental. Mais dans l’Église padouane, 
comme le font justement observer Burckhardt et Bode « dans 1’ exécution, tous 
» les moyens employés ne sont calculés que pour 1’ ensemble, ce qui n’est déjà 
» plus le style de la première Renaissance ( 3 ) ». Et c’est pourquoi je doute 
fort que le modèle fourni par Léopardi n’ ait dû subir d’importantes simpli 
fications et modifications de la part des constructeurs qui lui succédèrent. 
Parmi les différentes œuvres de bronze qu’ on attribue à Alessandro Léo 
pardi, citons encore trois grands piédestaux, destinés à recevoir les urnes des 
(i 2 3) T ex te It., p. 272.
	        
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