LA RENAISSANCE.
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figure du Père Éternel en Gloire), puis deux autres en marbre pour chaque
côté des niches déjà préparées (*).
Cette dernière proposition ne fut pas, certainement pour raisons d’économie,
approuvée et la place des quatre statues reste encore inoccupée; on commanda
au contraire les susdites petites figures des côtés et au dessus du fronton pour
lesquelles maître Venturino recevait, le 24 Avril 1524, le montant de ses ho
noraires ( 2 ).
Il semblerait donc qu’il faille attribuer tous les travaux de sculpture de
cet autel à Fantoni aidé de ses fils Giovanni, Bernardino et spécialement par
Giacomo dit encore Colonna lequel eut à faire d’autres travaux pour la Scuola
de S. Roch vers 1532 ( 3 ).
Il faut également attribuer à cet artiste distingué qui travailla aussi
plus tard à Bologne et auquel on attribue les décorations (1536) de la Cha
pelle de la Conception à S. Mercurial de Forli (v.fig. 228), une statue de Christ
montrant la plaie du côté (v. fig. 229), qui se trouve auj. à la Galerie R. de
Venise et provenant de l’église supprimée de Ste-Croix de la Giudecca; Sanso-
vino la désignait ainsi : « le Christ en marbre presque de deux bras sur l’au-
» tel de gauche, est l’œuvre de Giacomo Colonna ( 4 ). » Statue assez peu expres
sive, toutefois bien proportionnée et exécutée avec soin.
Mais, pour en revenir à l’autel de S. Roch, il ne me semble pas im
probable que Venturino Fantoni, entrepreneur de l’œuvre, ait employé, outre ses
deux jeunes fils, quelque autre maître uni en société avec lui (cela se faisait
fréquemment alors), et peut-être avec Gianmaria Mosca padouan ( 5 ) ; de là l’as
sertion de Sansovino qui, relativement au caractère de la Statue de S. Sébastien,
ne me paraît pas très éloignée de la vérité.
Quant à Bartolomeo bergamasque désigné explicitement par Sansovino lui-
même comme l’auteur de la statue de S. Roch debout sur l’urne, il ne faut pas
oublier que tous les écrivains ont voulu l’identifier avec Bartolomeo Bon archi
tecte de cette Confrérie et de la Procuratie de S. Marc, qui du reste sur aucun
document ne figure comme maître de sculpture. Identification que je ne crois
pas devoir accepter même pour le fait que je vais exposer.
Autel de Verde délia Scala (v. PI. 112 fig. 1). En 1523 les Procurateurs
de Cifra décidaient d’élever dans notre Église de Ste-Marie-des-Servites un
autel commandé par Verde fille de Martino délia Scala, veuve de Nicolas d’Este
marquis de Ferrare, morte à Venise en 1394. Le travail de cet autel, excepté
la statue de la Madeleine, fut confié à Guglielmo des Grigi, selon le dessin qu’il
en avait fourni et le modèle de Biagio de Faenza sculpteur.
Par les clauses du contrat en date du 6 Décembre 1523, presente maistro
(1234 5) Texte It., pag. 281.