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SECONDE PARTIE
D’ailleurs le Sénat ordonnait (19 Juin 1505) che la fana et riva da la
banda davanti non sia in parte alcuna alterada, nè mossa, immo sia facta et reducta
secundo la forma de esso modelo, tuta volta chel non se possi us sir piu fuori in canal
grando cum li scalini de le rive, de quelo é al presente la fondamenta : et alterius
dove da basso sono magagni da la parte de fuori redur se debi tante botege et volte
come stano nei altri modeli: n'e si possi in esso Font ego far cossa alcuna de marmoro:
nè anche lavoriero alcuno intagliado de traforo, over altro per alcun modo ; ma dove
lacadera, far se debi de pierà viva batuda de grosso, et da ben sicome sara bisogno ( 1 ).
Ce grand édifice, construit plutôt irrégulier avec beaucoup d’intelligence
relativement à l’usage auquel il était destiné et à la place disponible (v. fig.
23j et 232), se fait d’ailleurs remarquer soit par la vaste cour avec plusieurs
ordres de loges ou galeries supportées par de hauts portiques ( 2 ), soit par sa
façade donnant sur le Canal, dont les lignes et les divisions symétriques ne
manquent pas, dans leur simplicité, d’une certaine élégance. Et ce qui con
tribue à lui donner de la vie, c’est la gigantesque entrée du quai et les bal
cons qui s’avancent aux extrémités.
Excepté par la répétition des ordres, cette façade, avec son débarcadère
flanqué d’ailes, autrefois surmontées de tourelles (démolies en 1836) qui en al
légeaient jusqu’ à un certain point l’aspect, et avec les crénelures décoratives
qui la couronnent, rappelle l’empreinte caractéristique d’une foule de vieilles
constructions vénitiennes, à en juger par le panorama de Giacomo de’ Barbari,
encore existantes en 1500.
Il y a peu à dire au contraire des détails architectoniques qui spéciale
ment dans les modénatures pèchent quelque peu par la sécheresse.
Riche et suffisamment bonne est l’entrée de terre sur laquelle retombe
peut-être trop l’attique (v. fig. 233) dont le lion symbolique a été refait il y
a quelques années, et un peu faible apparaît au contraire le développement
des chapiteaux ; particularité distinctive des autres œuvres du Scarpagnino.
Mais ce qui à l’extérieur du nouveau Fondaco devait autrefois attirer
surtout les regards, c’étaient les nombreuses décorations picturales exécutées
aux frais de l’Etat par Giorgione et le Titien. Précieux travaux dont il ne
reste malheureusement presque plus rien aujourd’hui et cela non seulement
par suite de l’humidité et de l’air de la mer, mais aussi par suite des van
dalismes commis dans notre siècle par certains ingénieurs pour qui le carcan
serait un supplice trop léger ( 3 ).
L’Eglise de S. Sébastien. Cicogna rapporte que les premiers ordres
d’élever l’Église actuelle furent donnés en 1505, et les documents qu’il a pu
bliés nous fournissent les indications suivantes ( 4 ) :
(1 2 3 4) Texte p> 283.