Full text: La renaissance (Seconde partie)

LA RENAISSANCE. 
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Palais du Conseil à Vérone. L’un des principaux arguments sur lequel 
s’appuient la plupart des écrivains pour assigner au Religieux Véronais un grand 
mérite comme artiste et architecte, est le palais destiné aux séances du Con 
seil de la Commune de Vérone et appelé pour cette raison le Palais du Conseil 
{v. fig. 239 et PI. 100). 
Cet édifice, remarquable par le concept eurythmique, par le mérite des 
proportions, par l’heureuse distribution des fenêtres géminées, par la richesse 
des sculptures ornementales où prédominent les éléments préférés de l’art Lom 
bard (pas toujours du meilleur goût) et par l’effet excessivement gai des déco 
ratives à fresque ( 1 ), fut commencé en 1476. L’année suivante, le plan primi 
tif était modifié par l’agrandissement du portique; en 1485 pour des raisons 
d’ordre économique l’entablement supérieur qui devait être plus grandiose et 
décoré de sculptures, fut ramené, comme on le voit, à une forme plus modeste, 
et trois ans après on était arrivé à la corniche. En 1491 la façade manquait 
encore des cinq statues des Véronais illustres qui la couronnent représentant 
Vitruve, Catulle, Pline le Jeune, Emilius Macer et Cornélius Népos, pour les 
quelles, et peut-être aussi pour d’autres travaux, la Commune de la ville s’a 
dressa à Antonio Rizzo. Mais celui-ci, ne pouvant s’absenter de Venise ( 2 ), elles 
furent allouées à un sculpteur nommé Alberto qui dut travailler également à la 
Chartreuse de Pavie. 
En 1492 le Palais était achevé ( 3 ). 
Voilà tout ce que les documents nous disent de plus important; mais ils 
ne parlent pas de l’architecte. 
La tradition, et la tradition seule, qui voudrait l’attribuer à Frà Giocondo, 
tire son origine du bas-relief dans le décor du piédestal supportant le pilastre 
angulaire de gauche au second étage, représentant une demi-figure d’homme 
barbu habillé en moine, qui tient un livre (v. fig. 233) indiquant ces mots gra 
vés : c • pli • ve — ron • ep • qui signifient Caii Plinii Veronensis Epistolae. Lettres 
dont Giovanni Giocondo fit accidentellement la découverte dans une bibliothè 
que de Paris peu avant son retour en Italie et qu’ il publia à Venise en 1508. 
Si d’ailleurs la statue de Pline qui est avec les autres sur le haut de la 
façade s’y trouve parce que l’on croyait depuis Pétrarque que Pline était Vé 
ronais, on ne peut dire la même chose du bas-relief du religieux avec le livre 
des épîtres de Pline le Jeune, sur lequel sans doute figure en outre Frà Gio 
condo. Bas-relief certainement placé là et ajouté non avant 1508 et peut-être 
quelques années après. 
Mais de là à regarder Giovanni Giocondo comme l’auteur de l’édifice, il 
y a tout un monde, et rien au contraire ne peut aller contre la très rationnelle 
supposition que les Véronais dans le palais de leur Conseil, où ils réunissaient 
(12 3) T ex te It., p. 287.
	        
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