Full text: La renaissance (Seconde partie)

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SECONDE PARTIE 
» tants; ce sont des colonnes ornées de fleurs en saillie sur deux étages avec 
» leurs entablements; des fenêtres pompeuses, une frise supérieure richement 
» ornée de figures, une incrustation de pierres de couleur qui achève de donner 
» l’impression d’un luxe féerique. Les autres faces de l’édifice, qui est de tou- 
» tes parts isolé, sont de même richement ornées; à l’intérieur, toute la galerie 
» d’en bas est, avec plus de luxe, la copie de celle de la Scuola di S. Marco, 
» Le monument est d’un tel effet que ce serait peine perdue que de vouloir y 
» relever le défaut de proportions. Le jeu des formes a trop de charme, et 
» l’œil s’en contente ( 1 ). » 
Chon quel] pini adornamenttj sia posibele, portaient les ordres donnés en 1536 
à Scarpagnino. On ne peut pas dire assurément que dans la façade il n’ait pas 
respecté cette condition; et dans la manière dont il a su composer et distri 
buer une telle profusion de décoratives, on ne peut s’empêcher de reconnaître 
sa grande connaissance de l’effet scénique. 
Parmi les sculptures ornementales qui attirent le plus l’attention, nous 
citerons surtout les chapiteaux sur les grandes colonnes du premier étage. Le 
décorateur du XVI e siècle, faisant acte de rébellion contre les principes de Vi- 
truve, voulut au contraire s’inspirer de l’un des plus libres et originaux motifs 
de la vraie Renaissance. Et dans ces figures de Dryades gracieusement com 
posées en correspondance des conques des abaques, dont plusieurs d’entre elles 
ont l’air d’écouter quelque son recueilli dans les volutes des parastes contigus, 
dans leurs entrecroisements avec les tours des feuillages et dans l’élancement 
de la vigoureuse stèle centrale d’où sort la fleur de l’abaque, il y a, dis-je, tant 
d’harmonieuse élégance, qu’ on ne voudrait pas certes les changer contre cer 
tains chapiteaux classiques déjà alors en vogue, servilement imités des romains. 
Toutefois l’exécution des détails répond mal à la grâce des compositions; 
les feuillages tendent presque tous au flasque et l’on n’y retrouve plus l’ai 
mable et délicieuse finesse des œuvres exécutées vers la fin XV e siècle. Et même 
sans la date qu’ on y voit gravée (1535), on découvre dans ces chapiteaux le 
caractère spéculatif des ornemanistes du XV e siècle avancé, recherchant sur 
tout l’effet à distance. 
Même au point de vue architectonique, il y aurait à redire à l’excessive in 
clinaison des abaques et même à leurs relations avec les chapiteaux des paras 
tes trop rapprochés ( 2 ). 
Etrange et tout à fait nouveau à cette époque est l’emploi des cannelures 
doriques dans les fûts des colonnes de cet ordre (corinthien) et par contre dé 
mesurément puérile apparaît ici l’application vieillie de certains animaux scul 
ptés sur les angles des plinthes. 
En raison directe de la hauteur, et même de la rapide dégénérescence du 
(! 2 ) Texte It., p. 290.
	        
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