Full text: La renaissance (Seconde partie)

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SECONDE PARTIE 
On ne connaît pas davantage l’architecte de l’Eglise de S. Maria Mag- 
giore (suprimée) dont la façade, sans être très somptueuse, est toutefois assez 
judicieusement distribuée (v. fig. lyo). 
F. Sansovino, parlant de la troisième Eglise de S. Geminiano terminée 
par son père en 1557 et détruite en 1810, écrivait que «l’on commença à la 
»reconstruire pendant l’année 1505 sous le doge Lorédan » et ensuite faisant 
mention des divers souvenirs et œuvres d’art qui y existaient, il citait « Une 
» tête au naturel de marbre de Mattheo Eletto autrefois Curé de ce lieu, sculptée 
» par Christoforo dal legname qui fut aussi l’architecte de l’intérieur de l’église 
» en 1505, placée entre les deux colonnes à gauche de la Cappella grande (!) ». 
Mes recherches dans les archives ne m’ont procuré aucune indication sur ce 
Cristoforo dit dal legname ; j’espère néanmoins que quelque savant plus heu 
reux que moi pourra un jour retrouver quelque document à ce sujet pour con 
firmer l’assertion de Sansovino et pour nous faire connaître le nom de fa 
mille et la patrie de ce maître, ou encore le vrai nom et les autres travaux 
de celui qui sculpta le portrait de Matteo Eletti (v. fig. 246), probablement 
exécuté après la mort de ce curé (1533). Portrait remarquable par l’exactitude 
et l’intelligence du modelé, et qui jusque dans la distribution des draperies 
révèle un cinquecentiste distingué. 
Parmi les constructions particulières on ne peut assurément oublier le 
palais Vendramin à S. Fosca (v. PI. 115 fig. 1), édifice d’une masse impo 
sante. Si, dans l’ordonnance, il manque d’un caractère architectonique tranché, 
il offre au contraire des détails dignes d’être remarqués et spécialement la 
porte ( 2 ) encadrée d’une manière originale et embellie d’ornements composés 
et exécutés avec un goût exquis, tels que les riches chapiteaux corinthiens, les 
pilastres à candélabres (malheureusement rongés par l’air de la mer) et la 
gracieuse frise qui par le motif de la décoration rappelle celle un peu moins 
délicate sur la porte de la susdite Eglise de S. Teodoro, sculptée per Matteo 
da Valle ( 3 ). 
Comme on le voit par deux actes que j’ai découverts, le palais du noble 
Leonardo Vendramin, fils de Luca, était en construction en 1499, et, autant 
que je le puis croire, à ces travaux prirent aussi part maître Simone Gruato, 
fils de Niccolo de Venise et les bergamasques Ambrogio di Giovannino da 
Albino et Bernardino da Calcinate, tous les trois tailleurs de pierres ( 4 ). 
On admire également la manière de combiner la porte avec le supérieur 
balcon géminé dans une maison près du pont des Jésuites (v. fig. 248), près 
duquel, dans une cour intérieure, sont encore de bons souvenirs de la Renais 
sance. Souvenirs caractéristiques du goût florissant parmi nous à cette époque, 
qui, malgré tant de ruines, pillages et trafics illicites, abondent encore à Ve- 
(1 2 3 4) T es te It., pag. 294 et 295,
	        
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