Full text: La renaissance (Seconde partie)

LA RENAISSANCE. 
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plus tard une table baroque) rappellent surtout certains travaux congénères 
existant à Vicence et à Padoue ; et même le caractère général des figures et la 
manière plutôt tourmentée de disposer les draperies trahissent quelque peu 
l’influence de la soi-disant Scuola Padovana de la fin du XV e siècle. Il est bon 
de noter, toutefois, que, dans les bas-reliefs des anges sur les niches, le type des 
tètes a des affinités avec certaines sculptures toscanes. 
Bien plus évidentes encore étaient les analogies entre certains fragments 
de figures (que j’ai eu, il y a quelques années, l’occasion de voir dans la 
boutique d’un antiquaire) et d’autres œuvres padouanes et en particulier avec 
les demi-reliefs de 1’élégant autel que fit exécuter, dit-on, en 1527, Bartolomeo 
Sanvito dans 1’ Église de S. Francesco à Padoue (v. fig. 241). Fragments dont 
le sort m’ est inconnu. 
Parmi les autels d’auteurs inconnus, je citerai au vol celui si bien pro 
portionné et décoré qui à S. Zaccaria renferme la belle pala (1505) de Giovanni 
Bellini; un second, énorme, dans l’abside de S. Giovanni in Bragora, contenant 
le tableau de Cima da Conegliano ; et un troisième aux Ss. Giovanni e Paolo, 
où le Titien dans toute la prodigieuse vigueur de son génie, peignit la mort 
de S. Pierre Martyr, chef-d’ œuvre dont on connaît le triste sort. 
Un grand nombre de sculpteurs travaillèrent à Venise à 1’ époque de la 
Renaissance, et si tous ne méritent pas d’être placés au premier rang, je ne puis 
cependant pas oublier le maître inconnu qui sculpta en 1506, pour la porte de 
l’Église de Santa Marta, le demi-relief qui (retouché) se trouve aujourd’hui à 
S. Raffaele {v. fig. 261). Maître qui accuse encore une certaine délicate ingénuité 
de quattrocentiste et qui fait quelque peu songer au bronze de 1’ autel Surian 
à S. Stefano (v. PI. 76 fig. 2). 
Gracieuse est également la Madone avec l’Enfant enchâssée (en 1433) 
entre deux figures de religieuses dans la lunette d’un lavabo architectonique, 
du reste peu précieux, transporté au Séminaire della Salute du réfectoire du 
monastère delle Vergini (v. fig. 244). 
Je regrette encore de ne pouvoir mettre un nom sous l’éloge bien mé 
rité de celui qui reproduisit si magistralement, certainement d’après un calque 
après décès, le portrait du véronais Benedetto Brugnolo sculpté sur son tom 
beau, sobre d’ornements mais composé avec un beau mouvement de lignes 
(y.fig. 262), élevé à la mémoire de ce savant dans l’Église des Frari. 
Et il y a une foule de tombeaux çà et là dans nos Églises dont on ne 
connaît pas les auteurs, à commencer par celui du Doge Pasquale Malipiero 
où 1’ art délicat de la Renaissance fait sa première apparition jusqu’ à celui de 
Bonzio {v. fig. 264) dans l’Église des Ss. Giovanni e Paolo, où il se perd dans 
le vulgaire maniérisme scénique. Malheureusement, après Antonio Rizzo, après 
Pietro Lombardo et Leopardi, nous n’avons plus de sculpteurs de grand mérite,
	        
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