Full text: La renaissance (Seconde partie)

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SECONDE PARTIE 
que du temps, qui a à Venise dans la statuaire une révélation avec l’Eve 
d’Antonio, et qui dans la peinture avec plus de liberté encore se développe 
dans le merveilleux cycle où les classiques nébuleuses squarcionesques se chan 
gent en la lumineuse et féconde vitalité des frères Bellini. 
Dans la susdite Madone il faut tout particulièrement remarquer la main 
gauche modelée avec beaucoup de naturel et qui, quoique dépourvue de raideur, 
rappelle le Mars du Palais Ducal. Au contraire la droite plutôt large et pesante 
et avec les doigts trop écartés a des points de contact avec les prophètes sculptés 
sur le devant de la balustrade des Frari (P. I, pl. 17 et P. II. T. 36). Dans ces 
bas-reliefs (1475) transpire déjà au plus haut point l’amour du vrai, et la ten 
dance à s’ affranchir du conventionnalisme de 1’ art ancien se manifeste en outre 
même dans la manière (pas toujours élégante) de draper les vêtements, très 
analogue à celle dont furent traités le voile et le pesant manteau de la sus 
dite Vierge. 
L’Enfant à la physionomie fortement expressive a la partie inférieure 
du tronc modelée sans beaucoup de soin et ne se rattachant pas parfaitement 
avec les jambes. L’exécution, en somme, un peu rude et tranchante, était 
peut-être à l’origine mitigée par la polychromie dont on aperçoit encore 
les traces. 
Au même ciseau appartient le groupe analogue que reproduit la fig. 32, 
lequel, à mon avis, appartenait autrefois à la Corporation des bateliers de 
Venise, et qui a été, lui aussi, vendu à l’étranger par Y antiquaire Marcato. 
La tête de la Madone a quelque ressemblance avec la Sainte Hélène du 
monument Capello, et quoique la facture de ce travail soit plus soignée, il a 
toutefois moins de valeur comparé au sentiment et à la forme du premier 
groupe indiqué. 
On a également vendu à des étrangers une autre œuvre du même maître 
représentant une demi-figure de Sainte qui se trouvait autrefois dans l’Eglise 
de la Miséricorde. 
Un demi-relief qui a non seulement quelque légère apparence d’analogie 
avec ces sculptures, mais rappelle encore la composition sur 1’ arche du très 
original et charmant monument de Generosa Orsini aux Frari (v. pl. 77), 
se .trouve aujourd’hui au Musée Civique {v. fig. 33). L’ exécution toutefois laisse 
beaucoup à désirer. 
Mais là où surtout le type, les formes et le sentiment de la sculpture à 
la Madone dell’Orto ont d’indiscutables analogies, c’est à Vicence dans le 
groupe qu’on admire sur la porte de la petite Eglise de l’Hospice des enfants 
trouvés appelée Oratorio di San Marcello (v. pl. 58, fig, 2). 
La bonne disposition des plis du riche manteau qui recouvre la belle 
figure de la Madone, se rapproche de la manière de draper de certains tra
	        
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