SECONDE PARTIE
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Ce maître sur un acte rédigé dans cette ville par le notaire Bartolomeo
Aviano le 12 avril 1493 était appelé: Bernardino lapicida q. magistri Martini de
Mediolano, et 1’ abbé Magrini croit qu’ il s’agit de Bernardino fiollo che fu maestro
Martino, qui en 1477 était admis dans la fraglia ou compagnie des tailleurs
de pierres et maçons de Vicence; il lui attribue encore le chœur pensile con
struit en 1485 dans l’Eglise vicentine de S. Roch.
Maître Bernardino présentait en 1494 le contrat accepté par maître Laz-
zaro pour la fourniture des pierres blanches et rouges à employer dans la
construction du chœur de la cathédrale, et le 15 avril de l’année suivante de
concert avec Zanon de Chiampon, il s’ entendait pour le travail de 1’ escalier
(qui existe encore) dans la galerie à l’ouest du célèbre palais délia Ragione
dit ensuite Basilica.
Quoique le long séjour à Vicence de cet illustre maître lombard puisse
donner lieu à des hypothèses relativement à l’auteur du susdit groupe, à
défaut de tout travail de statuaire avéré de ce maître, et n’ ayant aucun
terme sérieux de comparaison, je m’ abstiendrai de me prononcer sur la pa
ternité artistique de ces statues. Paternité très obscure à moins que la décou
verte d’un document ne vienne démontrer que ce Bernardino était né à Carona,
car en ce cas les hypothèses favorables assumeraient une grande valeur relati
vement aux rapports soit avec le célèbre Pietro Lombardo ( Solaro) Caronais,
lui aussi, et fils d’un Martino, soit avec le maître indiqué dans le miscellanea
des documents ( n. 93 ) et dont je parlerai encore.
Je dois en outre déclarer (quoique, je l’ai dit, ceci ne puisse constituer
un critérium sûr pour de plus grandes déductions) que les détails ornementaux
des pilastres et du contour de la porte de 1’ Oratoire de S. Marcello se rap
prochent au contraire de ceux de la riche entrée du palais Porto de la même
ville (v. pl. 113 fig. t ), terminé en 1481 et attribué à ce maître Lorenzo qui
de Bologne ( où les capricieux éléments de 1’ art décoratif lombard 1’ empor
taient déjà sur l’austère pureté toscane) transporta à Vicence son atelier et y
exécuta plusieurs autres travaux.
Ce n’est pas sans le vouloir ou pour le plaisir de m’écarter de mon
sujet, que, à propos d’Antonio Rizzo, je me suis arrêté sur les travaux d’un
auteur qui demeure ignoré; mais parce que le goût original de ce maître ap
paraît encore combiné fragmentairement avec des sculptures qui ont de très
étroites relations avec les œuvres de Rizzo.
Voilà pourquoi et même pour suivre le progressif développement esthé
tique de 1’ art, j’ ai voulu en dernier lieu attirer 1’ attention de 1’ artiste sur
1’ une des plus importantes sculptures de la Renaissance, laquelle se trouve
aujourd’hui au Musée Brera de Milan (v. fig. 33).
Dans le sujet principal de ce tabernacle ou fond d’autel égale est la