Full text: La renaissance (Seconde partie)

SECONDE PARTIE 
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Saint-Marc ils font leur apparition sous T apparence de l’une de ces tentatives 
originales non toujours heureuses par lesquelles se révélait même le sentiment 
personnel novateur des premiers maîtres de la Renaissance. 
Un goût analogue ou dérivant de celui-ci, se retrouve également dans la 
manière dont sont drapées les statues de S. Luc et de S. André aujourd’ hui 
dans 1’ Eglise de S. Sophie ( v. P. II, pl. 60, fig. 1 et 2) lesquelles avec les autres 
des Ss. Cosme-et-Damien, dont j’ ai parlé à propos du monument Emo, or 
naient sans doute autrefois P autel de la Confrérie des Barbiers érigé vers 1468, 
dans P Eglise des Servites. 
Dans P ensemble les amours (') sur les acrotères des frontispices des deux 
petits autels de Saint-Marc, ont, tant pour la forme et le modelé des corps que 
pour la légèreté des vêtements, de sérieux rapports avec les trois figures iden- 
ques décorant le caisson du tombeau Onigo à Trévise ( pl. 79-80 fig. 1) et avec 
les pages du sarcophage du capitaine Marcello dans P Eglise des Frari ( v. pl. 
du frontispice de ce volume). 
Il y a quelques années on a remis sur les parapets à colonnettes aux côtés 
de ces deux autels les statuettes des anges céroféraires qui les ornaient à l’ori 
gine. Mais si les deux de l’autel de Saint-Paul (sans doute retouchées autrefois) 
peuvent faire penser au premier autel dédié à ce Saint, qui suivant F. Sanso- 
vino y fut érigé en 1334, les deux autres de celui de S. Jacques accusent par 
contre nettement les distinctives des sculptures de Rizzo. 
Semblable est la structure architectonique de ces autels; mais ils diffèrent 
quelque peu dans les détails décoratifs; ainsi tandis que le devant de la table 
de S. Jacques est orné de rubans flottants et de festons supportant des patères 
et des bouquets de fruits lesquels dans les détails ont quelque analogie avec 
le monument du jurisconsulte Antonio Rosselli dans l’Eglise du Saint à Padoue 
(v. P. Il, pl. 39, fig. 2), l’autre devant d’autel au contraire représente en relief 
très bas le miracle de la conversion de S. Paul. Et ici, particulièrement dans 
les figurines du fond, on surprend déjà le goût exquis et le fini des ciseaux 
qui avec Rizzo et sous ses ordres laissèrent ensuite dans le Palais Ducal les 
modèles les plus soignés de ce genre de travaux, tous parfaits, types de la 
vraie Renaissance dont la fig. 26 nous offre un beau spécimen. 
La partie ornementale souvent trop uniforme par la manière de modeler 
et plutôt sèche dans la sculpture (sans doute celle qui a induit en erreur 
R. Cattaneo) porte avant tout l’empreinte spéciale de 1’art toscan, et dans ces 
décorations rien ne trahit encore directement les maîtres lombards qui bientôt, 
à S. Michel et dans l’Église de Saint-Job bâtie par le même Doge, devaient 
s’élever victorieusement au-dessus de tous les autres ornemanistes d’Italie. 
P. Selvatico qui dans ces autels louait à juste titre ( 2 ) « les sveltes pro- 
(’ 2 ) Texte It., p. 160.
	        
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