Full text: La renaissance (Seconde partie)

LA RENAISSANCE. 
57 
» portions générales à 1’ exception de celles du frontispice arqué, lesquelles 
» paraissent lourdes à cause des sphinx et des amours de grandeur démesurée 
» qui tournant autour de ce dernier rapetissent toute la masse » ; cet écrivain 
qui avec raison blâmait l’excessive minutie des détails et une certaine absence 
de repos, devait certainement avoir un voile sur les yeux lorsque, pour dé 
fendre l’opinion que c’était là le premier travail d’importance exécuté par 
Pietro Lombardo, il écrivait que cette hypothèse grandit quand on en compare 
les ornements avec ceux du chœur de S. Marie-des-Miracles, exécutés indubita 
blement par Pietro, puisque de part et d’autre apparaît la même main. Ce qui n’est 
pas absolument vrai, et même le résultat de la comparaison peut servir claire 
ment à la preuve du contraire. 
Relativement aux probabilités qui pourraient dériver d’un autre ordre 
d’idées, je crois beaucoup plus rationnel de conclure que le Doge Moro et les 
procurateurs de l’Eglise, étant donné l’importance de l’endroit que devaient 
occuper ces travaux, en confièrent 1’ exécution ou pour mieux dire les sculptures 
à Antonio Rizzo, c’est-à-dire à l’auteur de l’Adam et de 1’Ève destinés au 
palais des Doges. Statues qui même avant d’être mises en place excitaient 
l’admiration des écrivains qui saluaient en Rizzo le marmorario clarissimo et 
nobilissimo ( 1 ). 
Et le seul doute qui pourrait surgir à propos de ces autels, c’ est que le 
dessin ou projet de leur architecture ait été fourni ou indiqué par quelque 
autre maître qui, pour risquer une hypothèse, aurait pu, à mon avis, être Bellano 
avec lequel Rizzo dans sa jeunesse dut avoir quelques rapports. 
On ne connaît pas exactement l’époque de leur érection, toutefois je ne 
crois pas m’écarter de la vérité en ne les supposant pas commandés avant 
la fin de l’année 1464, c’est-à-dire quand le Doge Cristoforo Moro, au retour 
de la convention d’Ancône, faisait don à la Basilique de Saint-Marc de sa 
tenda di gioie afin que se ne trayi denari i quali sian messi in ornamento délia 
detta chiesia, corne femo delle onorificentie offerte, in liiogo delle giostre, e feste, obbli- 
gadi per la création nostra ( 2 ). C’ est ainsi que sous le bas-relief de la Vierge 
avec l’Enfant, qui se trouve sur l’autel de la Chapelle de S. Clément, sculpté 
par ordre du même prince ou encore grâce à ses libéralités, on voit gravée la 
date de 1465 qui, à mon avis, est antérieure à celle de l’achèvement des 
petits autels ( 3 ). 
Relativement au tombeau de Giacomo Marcello (f 1485) et d’une ma 
nière spéciale pour tout ce qui concerne l’encadrement, la composition générale 
des lignes, la structure de la partie supérieure, le symbole ailé de l’immor 
talité (éléments semblables, à ceux du monument Onigo de Trévise), et les trois 
statues qui le surmontent, lesquelles soit pour la forme, soit pour la technique, 
C 2 3 ) Texte It., p. 161,
	        
Waiting...

Note to user

Dear user,

In response to current developments in the web technology used by the Goobi viewer, the software no longer supports your browser.

Please use one of the following browsers to display this page correctly.

Thank you.