Full text: La renaissance (Seconde partie)

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SECONDE PARTIE 
semblent surtout avoir des titres de parenté avec les porte-écussons du mau 
solée Tron et avec d’autres travaux qu’ il faut attribuer à Rizzo, je suis d’avis 
de ranger cette œuvre parmi celles de l’atelier de cet illustre maître ou 
d’admettre qu’elle fut donnée en partie par lui ou par les commettants à 
quelque autre sculpteur pour être exécutée ou terminée. En effet il devait avoir 
grand besoin de réserver toute son activité pour les études complexes exigées 
par le projet de la monumentale reconstruction du Palais des Doges que la 
Seigneurie lui confiait, et précisément 1’ année même rappelée par les der 
niers mots de l’inscription funèbre de Giacomo Marcello : 
LVDOVICVS ET PETRVS FILII PIENTISS 
POSVERE * MCCCCLXXXIIII. 
J’ai encore quelque soupçon que dans ses dernières années Rizzo com 
mença également le grandiose monument des princes Barbarigo dans l’Eglise 
de la Charité, lequel demeura ensuite inachevé, et dont T autel fut orné de 
bronzes ( v. pl. 114) et d’autres travaux que fit exécuter N. V. Vincenzo Gri- 
mani, comme je le dirai mieux plus tard. 
Pour 1’ élégance de la forme, pour le choix de la pose dégagée et la 
manière de se dresser, pour la caractérisque amplitude du bassin et les join 
tures des côtes, pour les traits et 1’ expression du visage, pour le costume, 
pour le mouvement animé du manteau et enfin pour la vie que respire toute 
la figure où l’on remarque encore la finesse de certains détails, j’attribue à 
Rizzo ou à 1’ un de ses éléves, la statue du guerrier qui tient 1’ écusson de la 
famille Civran (v. fig. jSJ à 1’ extérieur d’une maison sur la Place du Carminé. 
Maison qui des Civran passa aux Guoro qui la reconstruisirent de 1502 à 1567 y 
enchâssant de nouveau cette figure en souvenir de la parenté des deux familles. 
Cette habitation que certains charlatans ont baptizée du nom de ccrsa dell’ Otello, 
subit ensuite divers remaniements et des restaurations radicales économiques, 
desquelles fut préservé heureusement ainsi que des amorose voglie dei nostri 
antiquari cet important souvenir artistique de la fin du XV e siècle. 
Je crois toutefois sorti du ciseau de Rizzo le beau buste en marbre de 
Carlo Zeno qui est aujourd’hui au Musée Civique (v. fig. 39). Travail qui 
laisse deviner clairement l’influence de 1’ art florentin du XV e siècle. 
Il existe encore de la vie laborieuse de ce maître quelques autres souve 
nirs et voici à ce propos tout ce qu’ il m’ a été possible de recueillir çà et là 
dans les livres et dans les Archives. 
Comme le rapporte 1’ Abbé Cadorin, il sculpta pour la ville de Rovigo 
le symbolique lion de S. Marc, qui fut placé depuis sur une colonne exécutée 
suivant le dessin de M. Sammichieli.
	        
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