Full text: La renaissance (Seconde partie)

LA RENAISSANCE. 
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indications font défaut par suite de l’extrême pauvreté de la contribution 
historico-artistique fournie par plusieurs provinces d’Italie. 
Néanmoins on sait quelles choses ou travaux Moro fit dans sa patrie ou 
quels intérêts l’y rappelèrent pendant ces absences assez prolongées pour avoir 
trouvé place si souvent dans les registres et dans les paiements relatifs à ses 
entreprises de Venise. 
Le premier édifice de cette ville où l’on sait positivement que cet habile 
architecte mit la main est 1’ Eglise de S. Michel dans l’île de ce nom voisine 
de Murano. 
Malheureusement nous n’ avons plus les registres, cahiers, journaux et, 
sauf trois ou quatre, les contrats et les marchés concernant les travaux ou 
œuvres exécutés dans cet édifice au XV e siècle et au suivant. Ajoutons toutefois, 
pour faciliter les recherches ultérieures que plusieurs de ces papiers en même 
temps qu’ une quantité assez importante de manuscrits et de livres rares qui 
faisaient autrefois partie de la riche bibliothèque réunie en ce lieu par les 
Camaldules, ont été au commencement de ce siècle transportés à Rome par 
les soins du cardinal Placido Zurla et ensuite déposés à S. Grégoire du Mont 
Célius; et il semble que le Gouvernement n’a pu ou su n’ en récupérer qu’une 
partie. 
Aussi pour ces constructions dois-je m’ en rapporter à Flaminio Corner, 
aux quelques notices publiées par Moschini ( retrouvées en partie parmi les 
autographes de Pietro Donato qui était Abbé de S. Michel et en partie com 
muniquées par le susdit Card. Zurla), aux lettres de Pietro Delfino recueillies 
par Martène et au peu que j’ai pu çà et là retrouver dans les papiers de nos 
Archives. 
Je n’ ai pas l’intention de raconter 1’ histoire de cette île appelée autrefois 
Cavana j 1 ) di Murano, d’autant plus que je ne saurais dire quoi que ce soit ni 
de 1’ Oratoire primitif dédié à 1’ Archange S. Michel, élevé au X e siècle, ni de 
la demeure bâtie par S. Romuald (bénédictin fondateur de l’ordre des Camal 
dules mort en 1027) sous le dogat de son ami Pietro Orseolo i er (976-978); 
ni de l’Église consacrée solennellement en 1221, neuf ans après que les Chapitres 
de Santa Maria et Donato et de San Stefano de Murano eurent cédé, moyennant 
un léger tribut, ce lieu à plusieurs religieux Camaldules ( 2 ). 
Je pourrais, il est vrai, rappeler certaine restauration et agrandissements 
faits au commencement du XIV e siècle, mais la crainte de m’écarter de mon 
sujet et le peu d’espace dont je dispose me font un devoir de glisser sur tout 
ce qui ne se rattache pas artistiquement ou ne touche pas directement à 1’ art 
de notre Renaissance, et c’ est pourquoi je me contenterai d un mot avant de 
passer outre. 
(* 2 ) Texte It., p. 164.
	        
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