LA RENAISSANCE.
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est question de Domenico fils de Corradino qui avec son père est souvent cité
sur les registres de 1’ Église de Saint-Marc ( l ). Et en effet parmi les autres
maîtres employés à S. Michel figure ce maître Corradino qui en 1473 avec
Antoine del Vescovo fit ou prépara deux corniches et les arceaux intérieurs.
Ce maître qui travailla ensuite à S. Zacharie et à la Scuola de S. Marc mourut
vers la fin de l’année 1488 et n’avait de mérite que comme tailleur de
pierres.
Giovanni de Bergame exerçait aussi la même profession: c’était proba
blement le même que le tailleur de pierres Ioannes q. bonomi de bertuijnis de
villa Scantii bergomi, que nous retrouvons quelques années plus tard avec son
frère Bettino à S. Zacharie ( 2 ).
On ne peut rien préciser non plus relativement aux maîtres Cristoforo,
Simeone, Donato ( peut-être bergamasque ), Giacomino, et Giorgio desquels
parle Moschini( 3 ); je dirai seulement qu’à S. Zacharie (avant Giorgio Gruato)
à partir de 1459 et pendant nombre d’années figure souvent certain Giorgio
de Carona, dit encore da Chiona, da Carnadi, et une fois même da Ancona
peut-être pour avoir passé quelque temps dans cette ville et où je crois qu’ il
dut travailler encore plus tard. j
Je ne sais s’il est le même maître qui en 1461 exécuta différentes portes
pour le monastère de S. Cipriano de Murano ( 4 ).
En 1489 maître Giorgio de Carona est cité dans les comptes de la Scuola
de S. Marc où en Novembre 1494 il paraît de nouveau avec un fils, travaillant
précisément sous les ordres de Moretto ou Moro Coducci ( 5 ).
Un document que j’ai retrouvé nous apprend que, en 1473, demeuraient
dans le monastère de S. Michel les tailleurs de pierres, Bartolomeo fils d’Alberto
et Gasparino fils de Giovanni tous deux bergamasques ( 6 ). Par suite de cette
indication on est autorisé à douter fortement de l’exactitude de l’information
fournie par Moschini sur les maîtres Gasparo et Bartolomeo qu’ il appelle
frères.
Cet écrivain cite encore Lorenzo del Vescovo de Rovigno avec son fils
Antoine; mais j’ai déjà suffisamment parlé ( 7 ) de ce Lorenzo comme de plu
sieurs autres membres de sa famille et compatriotes la plupart fournisseurs
de matériaux, appareilleurs dans les carrières ou tout au plus tailleurs de
pierres, pour qu’ on ne puisse plus leur assigner une place trop élevée dans
1’ histoire de nos monuments, comme 1’ a fait dans un accès de chauvinisme
certain panégyriste de leur pays.
Le ciseau des mêmes sculpteurs qui exécuta à S. Michel les- grands cha
piteaux des nefs s’ accuse encore dans plusieurs robustes chapiteaux pensiles
des chapelles qui flanquent le presbyterium, et sur certains d’entre eux je ne
(1234567) Texte It. p. 167-68.