VIBRATIONS DES CORPS
I08
l’harmonica avec des capsules de verre de grandeur convenable,
enfilées par leur centre sur un même axe horizontal, auquel
on donne un mouvement de rotation uniforme et continue.
Une bande de peau mouillée d’eau , et que l’on a soin d’entre
tenir humectée , est étendue sur l’ensemble des cloches dans le
sens de sa longueur ; ses deux bouts sont fixés invariablement >
afin que le mouvement de rotation du cylindre ne l’entraîne pas.
Alors quand on veut touèher l’harmonica, on ne fait que presser
celte peau humide contre la capsule qui répond à la note que
l’on veut faire entendit ; et selon que l’on presse avec plus ou
moins de force, on augmente ou on affaiblit l’intensité du son
sans que la valeur du ton change. On peut ainsi le prolonger
à volonté, et en faire entendre plusieurs à la fois en touchant
plusieurs capsules ; mais il faut toujours un intervalle de temps
sensible avant que le mouvement de vibration se communi
que à chaque vase , et c’est pourquoi cet appareil ne con
vient guère qu’aux morceaux de musique dont le mouvement est
très-lent. On le nomme Y harmonica à cylindre. Le son en est ex
trêmement pénétrant , et les personnes qui ont le système
nerveux très-sensible en sont vivement affectées.
M. Chladni, qui s’est tant occupé des vibrations des corps
élastiques, et qui en a tiré de si curieuses découvertes, a fait
entendre à Paris , il y a peu d’années , deux instrumens de
son invention qu’il a nommés l’euphone et le clavicylindre, et
qui étaient probablement des harmonica d’une construction
perfectionnée. Mais comme il s’est réservé le secret de cette
construction, nous ne pouvons que l’indiquer.
On a heureusement plus de détails sur un instrument très-
harmonieux inventé par M. Dietz , et auquel il a donné le nom
de meloclion. Il comprend cinq octaves dont les différentes notes
sont produites par les vibrations de tiges métalliques de même
matière , de longueurs inégales, fixées par une de leurs extré
mités, et libres par l’autre. Le mouvement de vibration est
imprimé par un cylindre ou par une roue métallique que le
musicien fait tourner au moyen d’une pédale. Mais cet archet
circulaire ne frotte pas immédiatement contre les tiges. Chacune