Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Second)

DES INSTRUMENTS A VENT. 
t 28 
à un tuyau de verre, comme nous avons fait dans nos expé 
riences , et essayant de souffler avec la bouche dans le pied du 
tuyau, pour en tirer des sons. Car d’abord, on les entendra 
passer brusquement d’un texane à tin atitrê , en sautant pai’- 
dessus plusieurs intermédiaires , selon le plus ou moins de 
force avec laquelle on souffle. Mais quand on se sera apei’çu 
de cet effet, on acquerra bientôt l’expérience nécèSsaire pour 
monter ou descendre d’un ton à un autre graduellement ; et 
lorsqu’on sera dans un dè ces tons, on aura, pour ainsi dire, 
le sentimeht du degré de force qu’il faut donner pour passer à 
un autre immédiatement supérieur ou inférieur, comme nous 
nous en sommes assurés nous-mêmes. Il est, donc probable 
qu’avec beaucoup d’exercice, et en se faisaxxt donner assidû 
ment le son 7 par un monocorde, ou par un tuyau , on par 
viendrait à l’obtenir également, et à donner avec précision la 
quantité de vent qu’il exige ; car il y a pour cela des conditions 
indispensables , que l’expérience seule appi'end à remplir sans 
qu’on y fasse attention. Le musicien a très-bien le sentiment de 
de ces degrés pour les tons 6 et 8, qu’il emploie à chaque instant 
dans la musique, comme étant la quinte et la double octave du 
son 4 ■> et À est tout simple qu’il tombe comme par précipice dans 
l’un ou dans l’autre , quand il essaye par hasard de produire 
le son 7, auquel il n’est, point exercé. Pour nous qui avions 
adapté notre tube de verre à un soufflet dont nous pouvions 
modérer la force, nous sommes parvenus à obtenir le son 7 
bien distinct et soutenu. Mais il nous a fallu nous aider encore 
d’un auti’è artifice, qui était d’approcher plus ou moins le 
doigt de la bouche du tuyau, quand nous avions produit les 
sons 6 ou 8, de manière à régler pour ainsi dire la direction 
de la lame d’air qui sortait de la lumière, et à la faire rentrer 
dans le tuyau. Aloi’s après quelques instans de bourdonnement 
et commë d’incertitude, 011 entendait sortir avec éclat le son 7 
qui répondait sur notre orgue un peu au-dessous defa^, dont 
nous avions soin de faire parler de temps en temps la touche 
pour acquérir le sentiment du mode de vibration que nous 
Voulions exécuter. Quant aux sons j 1 et i3 que les musiciens
	        
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