DES INSTRUMENTS A VENT.
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à un tuyau de verre, comme nous avons fait dans nos expé
riences , et essayant de souffler avec la bouche dans le pied du
tuyau, pour en tirer des sons. Car d’abord, on les entendra
passer brusquement d’un texane à tin atitrê , en sautant pai’-
dessus plusieurs intermédiaires , selon le plus ou moins de
force avec laquelle on souffle. Mais quand on se sera apei’çu
de cet effet, on acquerra bientôt l’expérience nécèSsaire pour
monter ou descendre d’un ton à un autre graduellement ; et
lorsqu’on sera dans un dè ces tons, on aura, pour ainsi dire,
le sentimeht du degré de force qu’il faut donner pour passer à
un autre immédiatement supérieur ou inférieur, comme nous
nous en sommes assurés nous-mêmes. Il est, donc probable
qu’avec beaucoup d’exercice, et en se faisaxxt donner assidû
ment le son 7 par un monocorde, ou par un tuyau , on par
viendrait à l’obtenir également, et à donner avec précision la
quantité de vent qu’il exige ; car il y a pour cela des conditions
indispensables , que l’expérience seule appi'end à remplir sans
qu’on y fasse attention. Le musicien a très-bien le sentiment de
de ces degrés pour les tons 6 et 8, qu’il emploie à chaque instant
dans la musique, comme étant la quinte et la double octave du
son 4 ■> et À est tout simple qu’il tombe comme par précipice dans
l’un ou dans l’autre , quand il essaye par hasard de produire
le son 7, auquel il n’est, point exercé. Pour nous qui avions
adapté notre tube de verre à un soufflet dont nous pouvions
modérer la force, nous sommes parvenus à obtenir le son 7
bien distinct et soutenu. Mais il nous a fallu nous aider encore
d’un auti’è artifice, qui était d’approcher plus ou moins le
doigt de la bouche du tuyau, quand nous avions produit les
sons 6 ou 8, de manière à régler pour ainsi dire la direction
de la lame d’air qui sortait de la lumière, et à la faire rentrer
dans le tuyau. Aloi’s après quelques instans de bourdonnement
et commë d’incertitude, 011 entendait sortir avec éclat le son 7
qui répondait sur notre orgue un peu au-dessous defa^, dont
nous avions soin de faire parler de temps en temps la touche
pour acquérir le sentiment du mode de vibration que nous
Voulions exécuter. Quant aux sons j 1 et i3 que les musiciens