Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Second)

DES INSTRUMENTS A VENT. 
par la théorie. Cette expérience doit se faire sur l’orgue , où 
l’on a le grand avantage de pouvoir prolonger les sons à 
volonté, et les soutenir avec une force égale, par le moyen d’un 
courant constant d’air. Les effets des battemens dont il s’agit 
sont très-sensibles sur cet instrument, lorsqu’on y fait résonner 
ensemble deux notes voisines, prises dans les octaves les plus 
graves; alors ils font, pour ainsi dire, l’effet d’un roulement 
de tambour dont les coups sont plus ou moins précipités. Si on 
observe attentivement leurs intervalles avec un chronomètre à 
demi-seconde, on reconnaît qu’ils sont parfaitement isochrones 
pour chaque couple de notes que l’on compare, quoique leur 
durée absolue soit diverse d’une note à une autre. Pour mon 
trer l’application de ce phénomène à la question qui nous 
occupe, je suppose, par exemple , que l’on fasse résonner 
ut x et ré t d’une octave grave de l’orgue où Гut x soit donné 
par un tuyau de 8 pieds, bouché par un bout. D’après la 
théorie , le nombre de vibrations relatif à cet ut x , est 64 vibra 
tions par seconde. Pour savoir quel sera ce nombre dans le 
son résultant, il faut se rappeler que ut x étant 1 ou |, ré t 
sera |, d’où, parla règle donnée page 49, on conclut que le 
son résultant sera j, et par conséquent le nombre de ses 
'vibrations par seconde sera aussi 4 de 64 ou seulement 8 ; mais 
ce nombre, quoique beaucoup trop petit pour former un son 
continu , est encore trop grand pour être compté avec exacti 
tude; il faut donc rendre encore les coïncidences des vibrations 
moins fréquentes , en rapprochant davantage les deux sons. 
Ayant pris, par exemple, une note quelconque pour représen 
ter ut l =. 1 , accordez parfaitement avec elle la tierce-majeure 
mi x = | , puis la tierce-mineure mip =| ou ¿-гг On peut y 
parvenir en se faisant donner ces trois sons par un monocorde 
bien gradué; et comme ils sont fréquemment employés, leurs 
rapports avec ut x s’apprécient avec beaucoup de justesse. Alors si 
vous faites résonner ensemble mi = et mfi = , 
on voit que le son résultant aura pour expression , c’est-à- 
dire qu’il ne fera qu’une vibration pendant que ut en fera 20. 
Supposons, comme tout-à-l’heure , que ut x soit le ut donné 
Томе II, 10
	        
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