Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Second)

DES INSTRUMENS A VENT. 
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quoique plus difficilement, parce que le son n’y est point per 
sistant , et que beaucoup de cordes y résonnent ensemble. Il 
faut alors une oreille exercée pour apercevoir ces battemens, à 
moins que l’intervalle ne soit tout-à-fait discord. Mais, dans 
ces deux instrumens et dans tous ceux du même genre, l’au 
dition d’un troisième son, exempt de battemens, est l’indice le 
plus sûr d’un accord exact, comme les accordeurs habiles le 
savent très-bien. Pour concevoir la cause de ce phénomène, il 
faut l’observer d’abord sur les intervalles peu composés, telles 
que sont des quintes ou des tierces, que l’oreille apprécie faci 
lement, et dont les rapports avec le son fondamental sont expri 
més par des nombres simples , tels que y pour la tierce majeure 
ut mi, et -1 pour la quinte ut sol. Considérons cette dernière. Si 
elle est juste et qu’on la fasse résonner avec le son fondamental 
ut x , les nombres de vibrations seront comme 2 à 3 , et il se fera 
une rencontre à chaque deuxième vibration de ut x ; d’où naîtra 
le son résultant ut_ x , plus grave que ut x d’une octave : c’est 
précisément l’expérience de Tartini. A présent, supposons que 
l’on altère le rapport exact d’une petite quantité, telle que yfy, 
en sorte que les nombres de vibrations dans un même temps 
soient entre eux comme 2 à 3 -f- Alors il arrivera qu’après 
deux vibrations de ut x , le soi en aura fait un peu plus de 3. Cepen 
dant , l’erreur n’étant que de de vibration, il se pourra que 
l’oreille n’y soit pas sensible, et juge cette première coïncidence 
exacte. Mais après quatre vibrations de ut x , l’erreur de la coïn 
cidence sera double; après six vibrations elle sera triple, et 
ainsi de suite. Il arrivera donc un instant où elle commencera 
à devenir sensible à l’oreille. Supposez que ce soit après 2 n 
vibrations de ut x , ce qui la portera à . Alors l’oreille com~ 
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mencera à connaître que l’ordre des coïncidences est inter- 
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rompu. Mais lorsque l’erreur accumulée surpassera 1 , 
en sorte que pour égaler une vibration entière il lui manque 
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moins que y-—, comme par supposition, l’oreille n’est plus
	        
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