Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Second)

DES INSTRUMENS A YENT. 
l5a 
sensible à cette différence, elle jugera que sol t a gagné une 
vibration, et qu’ainsi l’ordre des coïncidences est redevenu 
exact. Cette sensation durera jusqu’à ce que l’erreur dont il 
s’agit soit tout-à-fait détruite, et ait passé en sens contraire 
comme la première fois. Ces alternatives , successivement 
répétées, produiront donc sur l’oreille l’effet d’une suite de 
battemens éloignés les uns des autres, dont la durée et les pé 
riodes dépendront du défaut de justesse de l’intervalle. A me 
sure qu’il s’approchera de l’exactitude, les interruptions des 
coïncidences deviendront moins sensibles, et les battemens plus 
rares, jusqu’à ce qu’enfui ils disparaissent tout-à-fait pour ne 
laisser plus apercevoir que le rapport simple des deux sons et 
la régularité non interrompue de leurs coïncidences ; d’où naîtra 
le son résultant de Tartini. Sans cette accumulation progressive 
des erreurs, on ne concevrait pas comment ces battemens peu 
vent avoir une durée appréciable, ce qui a pourtant lieu quand 
ils sont réduits, par exemple , à 3 ou 4 par seconde ; et l’on ne 
comprendrait pas davantage comment ils peuvent se succéder 
avec tant de lenteur lorsqu’ils sont donnés par deux sons aussi 
distans et aussi rapides que ré et mi 9 pris sur la troisième oc 
tave de l’orgue, dont Y ut est donné par un tuyau de 2 pieds 
ouvert, ce que j’ai eu pourtant l’occasion d’observer avec M. Ha 
mel , quoique cet intervalle différât très-peu de l’exactitude. 
Il se pourrait que cette durée rendît inexact le moyen pro 
posé par Sauveur pour déterminer les nombres absolus des 
vibrations des colonnes d’air ; car il suppose que la coïnci 
dence des pulsations se fait sentir à l’oreille d’une manière 
instantanée. C’est ce que l’on déciderait, par expérience, en se 
servant de l’appareil que j’ai décrit plus haut. Jusque-là il 
faut s’en rapporter aux indications de la théorie qui se 
trouvent confirmées , comme on l'a vu , par les expériences 
de Chladni et de Sarti ; et puisqu’il en résulte que Yut t donné 
par un tuyau de 4 pieds bouché, répond à environ 128 vibra 
tions par seconde, il faut en conclure que Yutg, qui peut être 
regardé comme la limite des sons appréciables, répond à (128)® 
ou i6384 vibrations.
	        
Waiting...

Note to user

Dear user,

In response to current developments in the web technology used by the Goobi viewer, the software no longer supports your browser.

Please use one of the following browsers to display this page correctly.

Thank you.