DES INSTRUMENS A VENT.
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tuyaux cylindriques percés de trous latéraux, dans lesquels on
souffle par une embouchure; ce sont de véritables tuyaux
d’orgue où la bouche du musicien sert de soufflet. Comme je
ne dois les considérer que sous le rapport théorique, un seul
d’entre eux me servira d’exemple, et je choisirai la flûte traver-
sière, parce qu’elle est plus connue.
Cette flûte, représentée fig. 75, est composée d’un cylindre
creux de bois, d’ivoire ou de cristal, entièrement ouvert par
une de ses extrémités, et percé seulement à l’autre d’un trou
late'ral qui sert d’embouchure. Les bords de ce trou sont taillés
en biseau ; et en les plaçant contre la bouche et serrant les lèvres,
on souffle obliquement une lame d’air contre leur tranchant.
Par ce moyen , la colonne d’air contenue dans le tuyau, se met
en vibration sonore. Si l’on bouche d’abord avec les doigts tous
les autres trous percés dans les parois du tuyau , il rentrera dans
le cas des tuyaux cylindriques ouverts des deux côtés. L’on en
tirera donc d’abord un son fondamental, le plus grave de tous ,
et ensuite en soufflant plus fort, ou en variant la manière de
souffler, on obtiendra une suite d’autres sons de plus en plus
aigus, qui, en prenant le premier pour unité , formeront la série
des nombres naturels
1 2 3 4 5
Mais on en tirera encore d’autres sons intermédiaires, en décou-
vrant-successivement un ou plusieurs des trous latéraux que nous
supposions tout-à-l’heure fermés ; car chacun d’eux étant ou
vert , élève le son fondamental d’une quantité l’elative à sa gran
deur et à sa distance de l’embouchure. Pour mieux étudier leur
effet, nous avons pris, RT. Hamel et moi, un tuyau de carton
cylindrique , d’un pied environ de longueur, et d’un pouce de
diamètre , que nous avons monté, comme un tuyau d’orgue, sur
un porte-vent de plomb. Puis apres en avoir tiré le son fonda
mental, en soufflant lentement dans le porte-vent, nous avons
fait une petite ouverture latérale vers le milieu du tuyau,
Alors, en soufflant de nouveau, nous avons trouvé que le
son fondamental était monté d’un ton majeur, c’est-à-dire
qu’il était devenu ré t au lieu de ut x . Cette observation faite,