Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Second)

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DES mSTRUMENS A YEN T. 
mais en la poussant un tant soit peu au-delà , de manière â 
diminuer la languette d’une quantité presque imperceptible , le 
son partit de nouveau avec éclat, et se retrouva monté autant 
qu’il l’aurait fait, si l’intensité n’eût pas éprouvé cette intermit 
tence. Ce phénomène tenait-il à quelque irrégularité dans l’an 
che dont nous faisions usage, ou est-il commun à toutes les 
anches? C’est ce que nous n’avons pas eu l’occasion de décider, 
fie courant d’air qui fait vibrer les anches n’agit pas , sur elles , 
seulement quand il enfile la rigole ; il modifie encore leurs mou- 
vemens par la rapidité plus ou moins grande avec laquelle il 
s’écoule et. fait place à de nouvel air. Par une suite nécessaire de 
cette réaction réciproque, il arrive que la configuration des 
tuyaux qu’on ajuste sur les anches influe extrêmement sur la 
qualité des sons qu’on en tire. Ceux qui rendent les sons les 
plus éclatans, sont les tuyaux coniques qui vont en s’évasant 
vers l’air extérieur, fîg. 77. Si le cône est renversé, fig. 78 , le 
son devient sourd. Mais si deux cônes pareils, opposés base à 
base , sont ajustés à l’extrémité d’un long tuyau conique, fig. 79, 
ce système donne au son de la rondeur et de la force. La théorie 
est bien loin de pouvoir expliquer ces singulières modifications, 
et même il s’en faut beaucoup qu’elles aient été suffisamment 
étudiées par l’expérience ; ce serait un sujet de recherche bien 
curieux. 
Les anches sont employées dans les orgues pour imiter les 
sons de la trompette , de la musette , du hautbois et de quelques 
autres instrumens dans lesquels l’anche est employée, ou sup 
pléée par les lèvres du musicien. Ces jeux d’anches ont en général 
de l’éclat et de la force , mais ils ont aussi quelque chose de rude 
et de criard. M. Hamel, que j’ai souvent cité dans ce livre, a 
trouvé qu’on les adoucissait beaucoup, et qu’on les rendait plus 
agréables , en collant une peau fine et bien plane sur les bords 
de la rigole contre lesquels la languette vient s’appliquer. On 
conçoit, en effet, que cette peau doit rendre les battemens plus 
moelleux; il faut qu’elle soit bien usée et aplanie avec la pierre 
ponce, après avoir été collée sur le rebord de la rigole, afin 
qu’e lie devienne parfaitement unie; car la moindre petite iné-»
	        
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