Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Second)

172 des instrumens a vent. 
qu’ingénieuse , est parvenu à leur ôter tous les défauts qu’elles 
avaient, et à leur donner les qualités qu’elles n’avaient pas. 
M. Grenié fait la rigole A R, fîg. 80 , en bois ou en cuivre , 
mais à arêtes vives et en forme de parallélipipède. La languette 
est une lame de laiton parfaitement plane, et coupée en forme 
de rectangle de manière à remplir exactement ou presque exac 
tement la face évidée de la rigole. Une rasette extrêmement 
ferme et solide rr arrête cette languette à la longueur conve 
nable , et fixe invariablement le point à partir duquel elle doit 
vibrer. Maintenant, lorsque cette anche est montée sur le porte- 
vent B C S, si l’on souffle par le trou S, l’air comprimé, ne trou 
vant pas, ou presque pas d’issue entre la languette et les parois 
de la rigole, pousse la languette et l’y fait entrer. Après qu’il a 
passé une petite quantité d’air, l’élasticité naturelle de la lan 
guette la ramène à sa position primitive ; de sorte qu’elle ferme 
de nouveau le passage à l’air; mais la vitesse qu’elle a acquise 
en revenant ainsi sur elle-même lui fait aussitôt dépasser ce 
point, et elle s’écarte dans le sens opposé , en poussant l’air 
devant elle, jusqu’à ce que la résistance qu’elle éprouve, jointe 
à l’effort de l’élasticité, l’arrête et la ramène de nouveau à sa 
position primitive, d’où l’air la pousse une seconde fois dans 
le tuyau. Voilà le mode de mouvement le plus général que l’on 
puisse concevoir ; et M. Gr'enié a bien voulu me fournir l’occa 
sion de le vérifier par l’expérience, en disposant une de ses anches 
dans un porte-vent de verre, de manière qu’on pouvait la 
voir vibi'er. On comprend que de pareilles oscillations , lors 
qu’elles deviennent suffisamment rapides, doivent produire un 
son de même que les battemens des anches ordinaires , avec 
la différence importante que le son aura un timbre incom 
parablement plus doux , plus harmonieux , plus égal, puisque 
la lame de cuivre, au lieu de battre contre du bois, du cuivre , 
ou de la peau, dont la insistance est toujours brusque et irrégu 
lière , ne fait ici que refouler sur lui même un fluide parfaite 
ment homogène, compressible et élastique, tel que l’air. Aussi 
les anches de M. Grenié n’ont plus rien de ce ton rude et criard 
qui fait le désagrément des anches ordinaires, et qui ne disparaît 
pas même tout-à-fait dans les instrumens où l’anche est modifiée
	        
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