Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Second)

DES INSTRUMENTS A VENT. 
l’anche ne paria point du tout. En vain, il augmenta le verit 
elle diminua; en vain, il allongea et l’accourcit la languette , 
l’anche resta constamment muette , ou ne rendit que de 
très-mauvais sons. Enfin, après beaucoup d’essais, M. Grenié 
s’imagina que la longueur du tuyau qui amène le vent à l’anche, 
pouvait avoir sur son mouvement quelque influence inconnue ; 
il substitua à ses tuyaux fixes deux tuyaux emboîtés l’un dans 
l’autre, de telle sorte que l’on pût faire varier graduellement la 
longueur totale ; et il essaya de le faire jusqu’à ce que l’anche 
rendît un son éclatant, pur et soutenu. Il trouva aussi que pour 
obtenir la voix de ténor dans toute sa plénitude, il fallait faire 
le porte-vent beaucoup plus long que pour la note immédiate 
ment précédente, et cette longueur alla depuis toujours en 
diminuant pour les octaves plus aiguës , comme le représente 
la fig. 83. Alors les sommets de ses tuyaux se trouvèrent for 
mer la courbe TT'.. T". Cela semblait indiquer qu’en prolon 
geant cette courbe, on obtiendrait les dimensions les plus fa 
vorables pour les tuyaux de la première octave que M. Grenié 
avait faits d’abord d’égale longueur. Mais à son grand étonne 
ment , il se trouva qu’il n’y avait absolument aucun avantage 
à le faire; qu’au contraire, les sons finissaient par être fort 
sourds et irréguliers. Il s’en tint donc avec raison à sa première 
construction, qu’il se propose néanmoins de perfectionner en 
core , en faisant désormais tous ses porte-vents à coulisse , pour 
qu’on puisse donner à chacun d’eux la longueur la plus favo 
rable. Il a depuis construit sur ce même modèle des tuyaux 
d’anclies qui sonnent le seize-pieds ouvert, avec une netteté, 
une force et une régularité véritablement remarquables. Dans ce 
cas , la languette est une règle de cuivre, dont la longueur est 
o m ,24o , la largeur o m ,o35, l’épaisseur o m ,oo3. Ses vibra 
tions sont si énergiques, qu’elles font frémir le tuyau qui lui 
sert de prolongement, le porte vent sur lequel elle est mon 
tée , et tous les corps élastiques qui sont dans le voisinage. On 
conçoit que pour la faire parler , il faut une soufflerie puissante 
et habilement exécutée. Celle dont M. Grenié fait usage, ne
	        
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