Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Second)

î 84 SUR LA RÉSONNANCE 
dans laquelle toutes les cordes métalliques sont renfermées. Aus 
sitôt le son éclatera, dans le même ton juste, mais avec une force 
qu’il était loin d’avoir. Si vous voulez rendre l’augmentation plus 
frappante encore, ne posez le diapason sur la lame qu’après que 
sa résonnance propre s’est affaiblie presque jusqu’à n’être plus 
sensible isolément ; aussitôt vous l’entendrez de nouveau, et plus 
fort qu’il n’avait jamais été. Il est évident qu’alors le mouve 
ment vibratoire du diapason se communique, par l’air et par la 
matière solide de la caisse, à toutes celles des cordes métalliques 
qui peuvent l’admettre dans leur longueur totale ou dans leurs 
divisions; comme aussi il doit se transmettre aux cordes ou 
fibres ligneuses de la caisse, qui sont en état de le partager, et 
c’est pour cela sans doute qu’on la sent frémir. On conçoit alors 
combien le cîioix d’un bois à fibres mobiles et facilement exci 
tables doit avoir d’influence sur la bonté des instrumens ; 
mais on ne peut s’assurer de ces qualités que par l’expé 
rience. Il faut en général employer des bois sonores , secs , élas 
tiques, à fibres bien égales, et essayer, par des épreuves pa 
reilles à celles que nous venons de décrire, s’ils sont également 
sonores dans toutes leurs parties. Encore, après tout cela, il 
faut que les cordes dont on fait usage y soient convenablement 
appropriées ; telle corde résonne mal sur un violon , qui réson 
nera bien sur un autre. Il paraît aussi que le temps contribue 
à perfectionner les tables sonores, et que leurs fibres deviennent 
plus promptes à s’émouvoir quand elles l’ont été souvent. Ces 
différences sont tellement sensibles pour des oreilles exercées, 
qu’un habile joueur de violon peut, les yeux fermés , distinguer 
ceux de ces instrumens qui viennent d’un luthier célèbre, 
comme Àmati ou Guarnerius, uniquement d’après la qualité 
du son qu’ils rendent; et vainement essaierait-on de les imiter, 
si l’on n’a pas à sa disposition des matériaux aussi parfaits. Un 
Amati peut être démonté vingt fois sans rien perdre de son 
mérite; si, après l’avoir mis dans cet état, on en copie toutes 
les pièces avec la fidélité la plus scrupuleuse, on pourra ob 
tenir un instrument d’une forme exactement pareille; mais 
si on les remonte l’un et l’autre, et qu’on les éprouve, le premier
	        
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