Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Second)

qu’uive seule glotte, ou anche, placée à l’endroit où la trachée- 
artère vient se terminer dans la bouche. Leur voix se pro 
duit donc absolument de la même manière. Mais l’homme seul, 
par la flexibilité de ses lèvres, par la mobilité de sa langue, et 
les autres modifications de la bouche, est susceptible d’une 
variété d’articulations qu’une organisation plus imparfaite 
interdit a*ux animaux. 
La classe des oiseaux, qui renferme des chanteurs si mélo 
dieux , offre , dans la construction de l’organe vocal, diverses 
particularités dont on sentira facilement l’influence sur la 
variété des sons. La plus remarquable , c’est que la glotte et les 
lames vibrantes y sont placées presqu’à la sortie des poumons , 
et à l’origine de la trachée artère. Du reste, quoique cette trair 
chée soit proportionnellement plus longue et plus extensible 
que celle des mammifères, elle est encore beaucoup trop courte 
pour que les sons graves qui en sortent y soient produits comme 
dans un tuyau de flûte. Cela suffit pour prouver que, dans cette 
classe, comme chez les mammifères, l’instrument vocal est une 
anche ; et la preuve que l’anche y est placée au bas de la 
trachée, c’est que, si l’on coupe le cou à un oiseau criard, 
même très-loin de la tête, comme M. Cuvier en a fait l’expé 
rience , il crie comme auparavant ; parce que l’instrument 
qui produit chez lui le son existe encore, au moins dans sa 
partie la plus essentiellement nécessaire à la formation de 
la voix. 
J’ai dit que la trachée des oiseaux était plus contractile que 
celle des mammifères. Elle offre encore une autre particularité; 
c’est que son extrémité supérieure peut se resserrer et s’élargir 
de manière à laisser un passage plus ou moins libre au cou 
rant d’air. Les variations de la longueur et de l’ouverture sont 
donc deux moyens dont l’oiseau peut disposer pour varier 
les tons de sa voix et les intensités de ces tons ; de même que 
la forme des tuyaux qu’on met au-dessus des anches ordinaires 
réagit sur les tons qu’elles produisent, pour unelongueur donnée 
des lames vibrantes. Mais probablement ce secours auxiliaire 
ne sert qu’à former les nuances les plus délicates ; car nous
	        
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