qu’uive seule glotte, ou anche, placée à l’endroit où la trachée-
artère vient se terminer dans la bouche. Leur voix se pro
duit donc absolument de la même manière. Mais l’homme seul,
par la flexibilité de ses lèvres, par la mobilité de sa langue, et
les autres modifications de la bouche, est susceptible d’une
variété d’articulations qu’une organisation plus imparfaite
interdit a*ux animaux.
La classe des oiseaux, qui renferme des chanteurs si mélo
dieux , offre , dans la construction de l’organe vocal, diverses
particularités dont on sentira facilement l’influence sur la
variété des sons. La plus remarquable , c’est que la glotte et les
lames vibrantes y sont placées presqu’à la sortie des poumons ,
et à l’origine de la trachée artère. Du reste, quoique cette trair
chée soit proportionnellement plus longue et plus extensible
que celle des mammifères, elle est encore beaucoup trop courte
pour que les sons graves qui en sortent y soient produits comme
dans un tuyau de flûte. Cela suffit pour prouver que, dans cette
classe, comme chez les mammifères, l’instrument vocal est une
anche ; et la preuve que l’anche y est placée au bas de la
trachée, c’est que, si l’on coupe le cou à un oiseau criard,
même très-loin de la tête, comme M. Cuvier en a fait l’expé
rience , il crie comme auparavant ; parce que l’instrument
qui produit chez lui le son existe encore, au moins dans sa
partie la plus essentiellement nécessaire à la formation de
la voix.
J’ai dit que la trachée des oiseaux était plus contractile que
celle des mammifères. Elle offre encore une autre particularité;
c’est que son extrémité supérieure peut se resserrer et s’élargir
de manière à laisser un passage plus ou moins libre au cou
rant d’air. Les variations de la longueur et de l’ouverture sont
donc deux moyens dont l’oiseau peut disposer pour varier
les tons de sa voix et les intensités de ces tons ; de même que
la forme des tuyaux qu’on met au-dessus des anches ordinaires
réagit sur les tons qu’elles produisent, pour unelongueur donnée
des lames vibrantes. Mais probablement ce secours auxiliaire
ne sert qu’à former les nuances les plus délicates ; car nous