Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Second)

14 PRODUCTION ET PROPAGATION 
du son dans une même couche horizontale, située à une hauteur 
quelconque, serait toujours constante et la même qu’au niveaii 
de la mer; en quoi l’on voit bien que l’intensité du son doit 
être essentiellement distinguée de sa vitesse; car cette intensité, 
qu’il paraît raisonnable d’attribuer à la force avec laquelle les 
particules aériennes choquent l’organe de l’ouïe , doit dépendre 
de la densité des particules et de leur vitesse. Elle doit donc 
s’affaiblir, toutes les autres circonstances restant les mêmes, à 
mesure que la couche d’air où le premier ébranlement s’excite a 
moins de densité ; car alors la quantité de mouvement qu’elle 
peut transmettre aux couches environnantes est moindre , et est 
plus vite épuisée en se distribuant à leurs particules. C’est ce 
que nous avons, en effet, prouvé plus haut par l’expérience ; et 
c’est aussi ce que Saussure a observé sur les hautes régions des 
Alpes, où le bruit d’un coup de pistolet n’était pas plus sen 
sible que n’est ici bas celui d’un pétard. 
La valeur de la densité que nous venons d’introduire ici 
dans la formule, est relative à l’air sec. Or, on sait que l’at 
mosphère contient toujours une certaine quantité d’eau en 
vapeur; et comme cette vapeur, à force élastique égale, pèse 
moins que l’air qu’elle remplace, il en résulte qu’à force élas 
tique égale, elle diminue la densité de l’air, et influe par con 
séquent de cette manière sur la vitesse du son. Mais comme 
la quantité de vapeur aqueuse qui existe ordinairement, dans 
l’atmosphère, est fort petite, et que sa densité est peu diffé 
rente de celle de l’air, puisqu’elle en est les , il en résulte 
que l’influence qu’elle doit avoir, doit être nécessairement fort 
petite; et elle devient encore moindre dans des températures 
basses , telles que celle où les expériences des académiciens ont 
été faites. D’où l’on voit que nous pouvons, sans crainte d’une 
erreur notable , appliquer à ces expériences la formule relative 
à l’air sec , sauf ensuite à évaluer l’influence de l’humidité dans 
les cas extrêmes , où nous trouverons qu’elle est réellement 
très-faible, comme nous venons de le supposer. 
Il ne reste donc plus, pour réduire la formule en nombres , 
qu’à donner la valeur de la gravité g\ Or, en prenant pour
	        
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