328 LOIS DES ATTRACTIONS ET RÉPULSIONS
suivent, comme l’attraction céleste, la raison inverse du carré
des distances.
A la vérité, la distance rectiligne des deux boules est me
surée par la corde qui les joint, et non par l’arc circulaire que
sous-tend cette corde. Secondement, la force répulsive qu’elles
exercent l’une sur l’autre agit obliquement sur l’aiguille, et
par conséquent ne contribue pas toute entière à la faire tour
ner. Mais cette obliquité est fort petite dans nos expériences,
à cause du peu d’étendue des arcs ; et la même raison fait
aussi qu’il y a très-peu de différence entre eux et leurs cordes.
Ces circonstances légitiment donc la conséquence que nous
avons tirée de nos observations.
Cependant elle est trop importante pour ne pas désirer de
la mettre tout-à-fait hors de doute. Cherchons donc à la véri
fier par un calcul rigoureux. Lorsqu’une sphère ou une couche
sphérique est composée de points doués d’un pouvoir attractif
ou répulsif égal, et réciproque au carré de la distance, on
démontre mathématiquement que l’action de cette sphère ou
de cette couche sur les corps extérieurs est la même que si tous
les points qui la composent étaient réunis a son centre. Ainsi,
en supposant que ce soit là le cas de nos petites boules, comme
l’expérience parait l’indiquer, nous pourrons dans le calcul les
considérer comme de simples points ; alors la force totale avec
laquelle elles tendent à s’écarter l’une de l’autre sera réciproque
au carré de la distance de leurs centres. Désignons par F l’in
tensité de cette force totale , dans le cas où la distance rectiligne
des boules serait égale à l’unité ; si on les éloigne à la dis-
F
tance D , cette force deviendra, par supposition , —, et s’exer
cera suivant la corde a b], fîg. 7 , qui joint les deux boules.
Si on la décompose en deux autres, l’une dirigée suivant
l’aiguille cb\ l’autre suivant ht, perpendiculairement à l’ai
guille, cette dernière seule influera sur la rotation; et c’est à
elle seulement que la torsion fait équilibre. Pour la connaître ,
il faudra, selon les lois de la statique , multiplier la force