PRODUCTION TT PROPAGATION
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masse d’air un petit thermomètre extrêmement sensible qui,
ayant très-peu de masse , annonce promptement les variations
de température de l’air qui l’environne. Si l’on place un pareil
thermomètre sous le récipient d’une machine pneumatique ou
d’une pompe à condenser, et que l’on pornpe l’air ou qu’on
le comprime avec rapidité, on verra que, dans le premier cas,
le petit thermomètre s’abaisse, et que, dans le second, il
s’élève ; mais il faut opérer rapidement, afin que les parois du
récipient et de la machine aient le moindre temps possible
pour exercer leur influence. Encore, malgré cette précaution ,
ne peut-on jamais obtenir que la preuve de l’existence du
phénomène, mais nullement sa mesure. Car , quel que petit que
soit le thermomètre, il absorbe et dissimule, dans une propor
tion énorme, la quantité absolue de chaleur que la masse
d’air peut dégager. En général, on doit se rappeler que le
thermomètre n’indique exactement la température, qu’en sup
posant que la source de chaleur qui agit sur lui est indéfinie
et peut lui donner toute la chaleur nécessaire pour élever sa
température, sans éprouver soi-même dans la sienne aucun
changement appréciable. Or, ce ne peut pas être là le cas d’une
petite masse d’air qui éprouve subitement et passagèrement
un changement de température , par l’effet d’un dégagement
borné de chaleur. Néanmoins, puisqu’au milieu d’influences
si puissantes le thermomètre s’élève encore de quelques degi’és,
il faut que la température propre d’une masse d’air ainsi com
primée éprouve en elle-même d’énormes changemens. D’après
cela, on doit s’attendre que plus les condensations seront
rapides , plus aussi le dégagement de chaleur semblera con
sidérable. En effet, quand on comprime l’air avec une extrême
rapidité dans une pompe de fusil à vent terminée par un
fond de glace, pour que l’on puisse voir ce qui se passe dans
l’intérieur, on parvient à en dégager même de la lumière , et à
enflammer ainsi des corps combustibles. Ces faits étant bien
constatés, il est évident que les compressions et les dilatations
excessivement rapides qu’un corps sonore fait éprouver aux mo
lécules d’air qui le touchent, et celles-ci à leur tour aux molécules
voisines, doivent alternativement en dégager de la chaleur et