disposition de l’électricité , etc.
263
CHAPITRE IV.
Disposition de VElectricité en équilibre dans les corps
conducteurs isolés.
IVÎaintesant que nous savons, au moyen du calcul, ramener
la réaction électrique des corps à un état constant, malgré la
déperdition continuelle qui s’opère par l’air et par les supports,
nous pouvons nous proposer d’examiner la manière dont l’élec
tricité se distribue entre les diverses parties d’un même corps,
tant dans son intérieur qu’à sa surface.
Or, d’après ce que l’expérience nous a déjà fait connaître sur
cet objet, il est extrêmement vraisemblable que l’électricité se
porte toute entière à la surface des corps conducteurs , sans que
leurs particules intérieures la retiennent en aucune manière.
Car, autrement, on ne concevrait pas comment la seule confor
mité de la surface de deux corps qui se touchent, établirait entre
eux un partage égal d’électricité, quelle que soit d’ailleurs la
substance qui les compose ; ni comment celte égalité peut avoir
encore lieu, quand l’un des corps est solide et plein de matière,
tandis que l’autre est creux , et n’offre presque qu’une simple
surface ; au lieu que toutes ces choses deviennent naturelles et
simples, si l’électricité en équilibre se répand seulement sur la
surface des corps, sans pénétrer dans leur intérieur.
Cette propriété, à laquelle l’analogie nous mène , est d’une
si grande importance, qu’il faut chercher à la vérifier direc
tement.
On peut d’abord la rendre sensible par l’expérience suivante :
prenez un corps conducteur de forme sphéroïdale, tel que S,
fig. 9 ; formez deux calottes très-minces EE de substance pareille,
ment conductrice, de papier doré, par exemple, et donnez-
leur des courbures telles qu’en se joignant elles enveloppent
complètement le corps S; ajustez par dehors à ces calottes des
tubes de gomme-laque E M par lesquels on puisse les manier