CONSTRUCTION DES MACHINES ÉLECTRIQ.
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CHAPITRE YII.
De la meilleure disposition a donner aux Machines
électriques , et aux Conducteurs qui en font partie,
Dès nos premières recherches sur les phénomènes électriques,
nous avons compris que, pour les agrandir, il fallait opérer le
frottement sur de grandes surfaces. Nous avons donc employé
un plateau ou un cylindre de verre que nous avons fait tourner
entre des frottoirs fixes, par le moyen d’une manivelle ; et noiis
avons placé près de sa surface un corps métallique isolé qui se
charge de l’électricité à mesure qu’elle se développe , pour la
transmettre à d’autres conducteurs également isolés qui la con
duisent partout où les expériences l’exigent. Mais maintenant,
que nous savons que plusieurs corps ainsi électrisés réagissent
toujours les uns sur les autres, nous devons nous demander
quelle est la meilleure disposition à donner à toutes les parties
de l’appareil ? quelle doit être la nature des frottoirs pour déve
lopper le mieux l’électricité ? la forme du premier conducteur
pour qu’il la soutire rapidement ? celle des conducteurs secon
daires pour qu’elle s’y accumule en abondance ? enfin celle des
supports isolans pour qu’elle se conserve d’une manière plus
durable? Ce sont là autant de questions importantes que nous
pouvons maintenant résoudre à l’aide des connaissances théo
riques et des méthodes expérimentales que nous possédons.
Considérons d’abord le frottoir : quelle que soit sa nature , il
faut, pour rendre le frottement étendu et durable, qu’il s’ap
plique exactement sur la surface du plateau ou du cylindre de
verre , et qu’il la presse en un grand nombre de points. Rien
de plus avantageux pour cet objet, que des coussins rembourrés
avec du crin , couverts en cuir souple, et pressés par un ressort
contre la surface du verre.
Le cuir seul, frottant ainsi contre le verre, développe peu