DES MACHINES ÉLECTRIQUES. 335
à E : elle sera donc constante quand la quantité d’électricité
répandue sur les conducteurs sera la même, quelle que soit
d’ailleurs la forme de leur surface, pourvu que l’électricité
puisse y être retenue par la résistance de l’air.
Mais la distance explosive à laquelle ces divers conducteurs
lanceront des étincelles pourra être fort inégale; caria facilité
de l’explosion dépend de la pression que l’électricité exerce sur
l’air environnant. Nous avons vu que cette pression est propor
tionnelle au carré de l’épaisseur e de la couche électrique. Ainsi
lorsqu’on .voudra, comme c’est le cas ordinaire, obtenir de
fortes étincelles qui s’élancent a de grandes distances sur les
corps environnans, il faudra donner aux conducteurs secon
daires des formes telles qu’étant mis en communication avec le
premier conducteur, ils se couvrent d’une couche électrique
dont l’épaisseur e soit la plus grande possible, comparative
ment à celle de ce conducteur; et la théorie, d’accord avec
l’expérience, monti’e que les cylindres d’une grande longueur
et d’un petit diamètre sont particulièrement propres à remplir
cette condition.
Pour prouver cette vérité, prenons d’abord un cylindre
isolé dont le rayon soit r, et dont les extrémités se terminent
en demi-sphères. Faisons-le toucher perpendiculairement à un
globe électrisé d’un rayon R ; et mesurons l’électricité de ce
globe avant et après le contact, au moyen du plan d’épreuve;
nous saurons ainsi dans quelle proportion elle se partage entre
lui et le cylindre. Supposons que ce dernier en prenne une
quantité E', et laisse au globe la quantité E. Lorsqu’ils seront
séparés , cette quantité s’étendra sur la surface du globe en une
couche d’une épaisseur constante. Alors le facteur e devenant
commun à tous les élémens superficiels, la somme Se cl s se
réduit à es ; c’est-à-dire , au produit de l’épaisseur de la couche
par l’étendue totale de la surface ; on aura ainsi pour le globe
TL — e s.
Pour le cylindre, l’épaisseur de la couche sera variable; et si
on la représente par e , pour un point quelconque, on aura
comme tout-à-i’heure E' — S. e cl s ,
d./ étant l’élément superficiel auquel appartient chaque e .