DES ÉLECTRICITÉS DISSIMULÉES.
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CHAPITRE IX.
Des Électricités dissimulées.
JVTaintenant que nous nous sommes formé une théorie
complète et sûre de l’action de l’électricité , nous comprendrons
avec facilité le jeu de quelques instrumens qui la rendent plus
énergique et plus durable; soit en attirant dans un seul point
toute l’électricité d’un système de conducteurs, par l’influence
d’une électricité de nature contraire , soit en employant l’in
fluence permanente d’une même quantité d’électricité, pour
déterminer successivement la séparation des électricités com
binées de divers conducteurs présentés à distance. Nous n’au
rons , pour ainsi dire , qu’à faire la description de ces appareils ,
leur théorie se présentera d’elle-même.
LE CONDENSATEUR.
Lorsqu’un conducteur A, isolé et dans l’état naturel, est
mis en contact avec un système de conducteurs électrisés, ou
avec une source permanente d’électricité , il acquiert une charge
électrique déterminée; mais si l’on approche de lui un autre
corps B, dans l’état naturel et communiquant librement avec
le sol, la présence de ce corps le fait se charger beaucoup plus
fortement. En effet, l’électricité dont A s’est d’abord couvert,
agit sur les électricités combinées de B, à mesure qu’on l’ap
proche; elle refoule l’électricité de même nom dans le sol, et
attire celle de nom contraire , qui se fixe sur la surface de B la
p/lus voisine de A. Mais par cette attraction même , l’équilibre
est rompu dans le système de conducteurs auquel A commu
nique. Une nouvelle quantité de fluide libre se répand donc
sur A , d’où résulte une nouvelle décomposition de fluide B , et
ainsi de suite, jusqu’à ce que le fluide accumulé sur A s«