4'¿6 DES PILES ÉLECTRIQUES.
qui n’est point électrisé se porte d’abord vers celui des deux fils
dont l’action se trouve accidentellement la plus forte, et par
tage son électricité. Mais, par cette raison, il ne l’a pas plus tôt
touché qu’il en est repoussé, et, au contraire, il est plus
fortement attiré vers l’autre fil qui possède une électricité
différente. Il se porte donc vers celui-ci, le touche, partage
de même son électricité, est repoussé, revient vers l’autre,
et ainsi de suite alternativement, tant que la pierre conserve
ses deux électricités. Si l’on veut faire cesser ces mouvemens , il
n’y a qu’à joindre les deux fils par un troisième pareillement
métallique ; car les deux électricités se communiquant librement
par ce petit conducteur, le pendule ne sera plus attiré. Mais il
le sera de nouveau, si l’on ôte le fil de communication, et il
recommencera ses allées et venues comme précédemment. On
produirait exactement les mêmes effets, en armant ainsi de tiges
métalliques le plateau collecteur et l’enveloppe d’un électro-
phore. Les deux faces du gâteau de résine représenteraient
alors les deux pôles de la tourmaline. M. Charles avait un ap
pareil de ce genre dans son cabinet.
Si, au lieu de chauffer la tourmaline dans l’eau bouillante,
on la pose sur une plaque métallique ou sur des charbons
ardens, il arrive qu’au bout de quelque temps le mouvement
alternatif du petit pendule devient très faible , cesse tout-à-fait,
et reprend ensuite pendant plusieurs heures sans interruption.
Cela vient de ce qu’en chauffant ainsi le cristal, il y a toujours
entre la température de ses deux pôles quelque inégalité qui
intervertit d’abord leurs propriétés électriques, comme nous
l’avons expliqué plus haut. Toutes ces observations sont dues
à Æpinus, qui a le premier fait connaître la polarité éiecti'ique
de la tourmaline, et qui en a étudié les conséquences avec son.
adresse et son exactitude accoutumées.
On a reconnu depuis des phénomènes analogues dans beau
coup d’autres cristaux. Plusieurs même sont beaucoup plus
sensibles à cet égard que la tourmaline. Il suffit d’élever un peu
leur température, pour les électriser. M. Haüy , qui a fait sur
cet objet beaucoup de recherches curieuses, a remarqué que