DES SOÎÎS.
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par la seule élasticité de ses parties , son mouvement ne doit pas
y cesser brusquement, mais il doit devenir graduellement in
sensible à mesure qu’il s’en approche ; de sorte que les dernières
impulsions qu’il produit alors sur l’air sont très-faibles et finis
sent par être milles, ce qui permet aux molécules ébranlées de
revenir graduellement à leur premier état. Cela aura lieu ainsi
indéfiniment, quel que soit le nombre des ondes alternatives qui
se succèdent; de sorte qu’après un nombre n de vibrations du
corps sonore, il y aura sur la ligne d’air un nombre n d’ondes
égales, courant à la suite les unes des autres, fîg. 4 5 qui
occuperont ensemble une longueur no. comptée à partir du
corps sonore. Si donc il existe sur la ligne d’air un organe
propre à être ébranlé par ces ondulations , l’observateur qui
en sera doué aura la sensation du son produit par un corps
sonore. La périodicité des ondes , leur durée , leur force ,
seront autant de circonstances qui lui serviront à apprécier
la qualité des sons, et à les distinguer les uns des autres.
On voit aussi, par celte distinction, que le commencement
et la fin des ondes sonores doivent produire peu d’impression
sur l’organe , puisqu’alors les déplacemens des particules et
leurs variations de densités sont très-faibles. Néanmoins comme
les sensations durent et subsistent toujours un certain temps,
même après que la cause qui les produisait a cessé , il doit
arriver et il arrive en effet, quand les vibrations sont fort
rapides , que l’impression causée par le milieu des ondes so
nores couvre la faiblesse de leurs extrémités et produit une sen
sation continue. Mais si leur succession devient assez lente pour
que l’oreille puisse y saisir des périodes d’intensité, et distinguer
leurs intervalles , on doit, au lieu d’un son continu , entendre
une suite de bruits ou de battemens périodiquement réglés.
C’est aussi ce que l’expérience confirme, et nous en aurons
bientôt des preuves multipliées.
Maintenant il nous faut examiner les lois mêmes suivant
lesquelles s’opèrent les vibrations des corps sonores. Nous avons
déjà prouvé , de diverses manières , qu’il existe une dépendance
physique entre la rapidité des vibrations d’une corde tendue et la