Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Second)

ET DES PARATONNERRES. 
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on présente au coton une pointe que l’on lient à une grands 
distance, il se décharge d’abord invisiblement de son électricité, 
après quoi il retourne vers les conducteurs pour se recharger, 
et il revient vers la pointe pour se décharger de nouveau. 
On peut suspendre ainsi plusieurs lambeaux de coton à des fils 
de différentes longueurs, et on les voit se replier successive 
ment les uns sur les autres. C’est exactement ainsi que les lam 
beaux inférieurs d’un nuage , qui ont été déchargés par l’in- 
iluence d’un paratonnerre , doivent se replier vers les parties 
supérieures du nuage qui sont encore électrisées. 
Le cerf-volant électrique plongé dans les nuages fait sur eux 
absolument l’effet d’un paratonnerre. Aussi j’ai entendu dire à 
M. Charles , qu’il avait vu plusieurs fois des nuages orageux lan 
çant les éclairs et la foudre, s’approcher de son cerf-volant, 
donner pendant quelque temps une suite continue d’étincelles 
électriques semblable à un ruisseau de feu, puis s’éloigner 
ensuite en silence , et complètement déchargés. 
L’effet et l’utilité des paratonnerres étant incontestables , il 
-importe de décider quelle est la construction la plus avantageuse 
qu’on puisse leur donner. Deux conditions surtout paraissent 
indispensablement nécessaires ; la première , c’est que la com 
munication soit bien établie avec le sol, et entre les diverses 
barres métalliques dont l’appareil est composé. Sans cette pré 
caution , la foudre éclaterait entre les points où la course de 
l’électricité serait interrompue, et le paratonnerre ne serait 
plus préservateur. 
La seconde condition qui peut être regardée comme une suite 
de la précédente, c’est que les verges et les tiges métalliques 
qui servent de conducteurs n’aient pas moins d’un pouce de 
diamètre. Si elles étaient trop minces, elles pourraient être fon 
dues ou volatilisées comme les fils métalliques soumis à la dé 
charge séparée de nos batteries ; et alors l’électricité restante ne 
trouvant plus de passage ouvert, s’échapperait avec explosion; il 
y a des exemples de ce phénomène. Comme des barres de fer de 
la dimension qui vient d’être prescrite sont difficilement pliées 
scion les inflexions des bâtimens sur lesquels on les place, on 
Tome II 29
	        
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