510 EFFETS CHIMIQUES
expériences que l’on a faites jusqu’à présent avec l’appareil élee-
troinoteur, l’oxigène a paru conserver cette disposition à l’état
résineux que nous lui avons reconnue dans l’eau , et que nous
avions déjà remarquée dans les expériences faites avec l’élec
tricité ordinaire, où l’oxigène de l’air se porte toujours vers
les surfaces électrisées vitreusement. Même , lorsque les corps
se sont trouvés composés de plusieurs principes , dont quel
ques-uns avaient de fortes affinités pour l’oxigène , celui-ci
leur a communiqué sa disposition résineuse, et les a entraînés
vers le pôle vitré ; tandis qu’au contraire les autres principes
ont alors pris l’état vitré, et se sont portés vers le pôle résineux.
En vertu de cette loi, tous les oxides et tous les acides qui
contiennent de l’oxigène ont été décomposés par l’appareil élec
tromoteur, et le principe qui était uni à l’oxigène a été trans
porté au pôle résineux ; tandis que l’oxigène suivant sa dispo
sition constante est venu se rendre au pôle vitré. Ces belles
observations ont été d’abord faites par MM. Hisenger et Berze
lius. M. Humphry Davy , en les variant, en les étendant, fut
conduit à essayer l’action de l’appareil électromoteur sur les
alcalis, que l’on avait jusques-là regardés comme des corps
simples. Il vit alors, et ce fut depuis l’étonnement de l’Europe
savante, il vit des bulles d’oxigène se dégager au pôle vitré;
tandis qu’au pôle résineux s’assemblaient des substances bril
lantes d’un aspect métallique et pourtant très-légères, brûlant
dans l’air avec énergie , et même jouissant de la singulière pro
priété de s’enflammer dans l’eau. C’étaient donc les bases métal
liques de la soude et de la potasse, appelées depuis sodium et
potassium. Mais ces propriétés mêmes faisaient qu’on ne pouvait
extraire que des atomes de ces substances, qui se détruisaient dans
l’air à mesure qu’ils étaient formés. Il fallut donc chercher un
moyen de les préserver du contact de l’air qui les dévorait. Le
docteur Seebeck imagina pour cela un procédé fort simple,
qui consiste à combiner le sodium ou le potassium avec le
mercure à mesure qu’il se dégage. On creuse dans un petit
fragment de soude ou de potasse, une cavité que l’on remplit
de mercure ; on pose ce fragment sur une plaque métallique ,