5a6 RÉACTION de l’appareil ËLECTROMOTEUR
CHAPITRE XVIII.
Examen des alterations qui s'opèrent dans l'Appareil
électromoteur par sa réaction sur lui-même. Modi
fications qui en résultent dans son état électrique.
Ïj’action' chimique de la colonne électrique ne s’exerce pas
seulement à l’extrémité des fds par lesquels on établit la com
munication entre ses deux pôles; elle a lieu de même entre
ses élémens métalliques, le conducteur humide qui les sépare
tenant lieu du liquide dans lequel on plonge les fds. De là
résultent dans l’intérieur même de l’appareil des changemens
considérables qui modifient son état électrique, soit en influant
sur l’action électromotrice des élémens qui le composent, soit
en y altérant la conductibilité.
Le premier effet de cette action, c’est une absorbtion rapide
de l’oxigène de l’air qui environne l’appareil. On peut s’en
assurer d’une manière très-simple, en plaçant une pile verticale
sur un support entouré d’eau , et la recouvrant d’une cloche
cylindrique de verre qui plonge aussi dans l’eau par sa base,
fig. 76. En peu d’instans, on voit s’élever l’eau dans l’intérieur
de la cloche , surtout si l’on établit la communication entre les
deux pôles de la pile par des fils de métal, de manière à y
déterminer la circulation de l’électricité. Quand il n’y a point
de communication établie, l’ab orbtion s’opère encore, mais
avec beaucoup plus de lenteur. Dans tous les cas, après un
temps plus ou moins long, selon le volume de la pile et la
quantité d’air qui l’environne, l’absorbtion cesse et l’air resté
sous la cloche ne présente plus de traces d’oxigène. Ce phéno
mène a été découvert par M. Frédéric Cuvier et moi, dans les
premiers temps où l’appareil électromoteur fut connu en
France. Aujourd’hui nous pouvons aller plus loin et en pénétrer
la cause; elle réside sans doute dans l’affinité de l’oxigène pour