DES PILES SECONDAIRES
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CHAPITRE XIX.
Des Piles secondaires.
*3?ahdis que l’on épuisait toutes les combinaisons pour
former un appareil éleetromoteur uniquement composé de
substances sèches, et par conséquent inaltérable, Ritter en
découvrait un qui, sans pouvoir développer d’électricité par
son action propre, est cependant susceptible d’être chargé par
la pile voltaïque, de manière à en acquérir passagèrement
toutes les propriétés. C’est ce que l’on nomme les piles secon
daires de Ritter.
Pour s’en former une idée juste et précise, il faut connaître
une observation faite antérieurement par M. Ermann de Berlin ,
sur l’imparfaite conductibilité des substances végétales imbibées
d’eau.
Si l’on isole une colonne électrique, dont le pôle supérieur
soit vitré , et le pôle inférieur résineux , que l’on fasse commu
niquer ces deux pôles par un conducteur imparfait, comme
serait par exemple, pour ces petites quantités d’électricité , une
bande de papier mouillée d’eau pure, chaque moitié de cette
bande prendra l’électricité du pôle avec lequel elle communique.
La partie supérieure sera vitrée, et l’inférieure résineuse. Ce
phénomène est une conséquence évidente des lois que suit
l’électricité , lorsqu’elle se distribue sur des corps qui la trans
mettent imparfaitement.
Concevons maintenant que l’on enlève ce conducteur impar
fait avec un corps isolant, comme une baguette de verre ;
l’équilibre ne se rétablira pas instantanément entre ses deux
extrémités , et elles resteront pendant quelque temps vitrées et
résineuses, comme lorsqu’elles communiquaient aux deux pôles
de la pile.
Ces différences diminueront peu à peu, à mesure que les