DES PILES SECONDAIRES. 543
électricités contraires se recomposeront, et bientôt leurs actions
neutralisées deviendront tout-à fait insensibles.
C’est à cela précisément que se rapporte l’expérience fon
damentale de M. Ritter. Seulement il remplace le ruban hu
mide par une colonne composée de disques de cuivre et de
cartons humides entremêlés. Cette colonne est incapable par
elle-même de mettre l’électricité en mouvement, du moins si
l’on suppose ses élémens de chaque espèce homogènes entre eux ;
mais elle se charge par la communication avec la pile, comme
la bande de papier humide dont nous avons parlé. Voici toute
fois une différence essentielle dans les deux résultats. Il paraît
que l’électricité, lorsqu'elle est faible, éprouve quelque diifl—
culte à passer d’une surface à une autre. Cela semble du moins
résulter des expériences de M. Ritter, et peut-être cette ré
sistance est-elle produite par la couche imperceptible d’air non
conducteur qui adhère aux surfaces de tous les corps.L’électricité
introduite dans la colonne à un seul métal, éprouve donc une
difficulté pareille à passer du métal au carton humide; et cet
obstacle s’accroît à mesure que les alternatives sont plus nom
breuses. Ainsi cette pile , une fois chargée , doit perdre son élec
tricité très-lentement, lorsqu’il n’y a pas de communication di
recte entre ses deux pôles. Mais si l’on établit cette communication
par un bon conducteur , l’écoulement des deux électricités et
leur combinaison s’y faisant avec vitesse , déterminera une dé
charge qui s’opérera comme dans la bouteille de Leyde, par
une commotion instantanée. A cei: effet succédera un nouvel
état d’équilibre , dans lequel les forces répulsives des différentes
plaques seront diminuées en raison de la quantité d’électricité
qui s’est neutralisée instantanément. Les décharges doivent donc
se répéter en s’affaiblissant à mesure que l’on réitère les contacts ;
mais elles cessent bientôt d’être sensibles par une suite même
de l’égalité de charge qu’elles tendent, à rétablir entre toutes
les parties de l’appareil. En un mot, le jeu de cette colonne
tient à ce qu’elle devient successivement plus ou moins bon
conducteur, selon que ses deux extrémités communiquent ou
ne communiquent pas entre elles.
Quant à la manière dont l’électricité doit s’y disposer, elle